Et voilà, repartis dans de nouvelles aventures, plus familiales cette fois. Nous avons prévu de nous retrouver avec mon oncle Michel, ma tante Sylvette, ma cousine Kristell et son copain Arnaud à l'aéroport de Mérignac à 5.30 ce mardi matin pour un départ à 7.10, direction Paris. Bien que membre à part entière de cette expédition, je vais m'efforcer de raconter les événements aussi objectivement que possible, et tu comprendras bientôt pourquoi, lecteur.
Voilà. Mon oncle est né un vendredi 13. Par souci de compassion nous tairons l'année. Mais bel et bien un vendredi 13. Cette date à toujours été prétexte à plaisanteries, surtout lorsqu'on sait qu'il a une forte incompatibilité avec tout ce qui est technologique, de près ou de loin. Une box internet qui plante? C'est chez Michel. Le satellite ne reçoit rien, va voir ton oncle. Bref, un chat noir.
Je me posais déjà pas mal de questions quant au on déroulement de ce voyage à ses côtés... Je n'ai pas été déçu, dès 6.15 ce matin. Je précise qu'il est actuellement 7.34 et nous sommes dans l'avion en direction de Paris. Mais revenons quelques dizaines de minutes plus tôt.
Nous nous retrouvons donc à 5.45. L'enregistrement de notre vol n'a toujours pas débuté, d'après l'affichage du hall. Nous patientons donc. Je m'amuse déjà un peu avec ma GoPro, tout le monde discute, tout va bien. 6.00. Pas d'enregistrement. À 6.15, Olivier à la bonne idée d'aller demander à une hôtesse pourquoi diantre le vol n'est pas encore ouvert.
Il l'est. Seulement l'affichage ne fonctionne pas pour CE vol. Mouais. Sourires en coin, "ah, ah, ça commence, chat noir, blah blah blah". On active donc le pas vers le comptoir et l'on nous dit qu'il faut s'enregistrer chacun aux bornes, que les comptoirs ne sont que pour déposer les bagages. Là, ça change tout. Va falloir se réveiller et se dépêcher. Rassemblement de passeports, de bagages et en avant vers... la technologie. Je m'approche de la borne la plus proche. Michel est à côté de moi pour voir comment ça fonctionne. La borne refuse de marcher. Je respire. Soit. Une seconde. Je demande à Michel de rester à la première, juste pour voir. Elle fonctionne. Je rentre toutes les infos, pour nous tous sauf Kristell et Arnaud qui se sont enregistrés la veille sur le net. Une idée de génie.
L'heure passe, les questions défilent sur l'écran pour chacun d'entre nous, c'est long. Olivier commence à stresser. Je commence à stresser. Il est presque la demi. J'arrive enfin au dernier écran. Alors que la borne doit m'imprimer les cartes d'accès à bord pour nous tous, elle m'affiche IMPOSSIBLE D'ÉDITER LES CARTES D'EMBARQUEMENT et imprime un "coupon d'assistance". Il faut donc aller faire l'enregistrement au comptoir. Tsss ça continue. Machinalement, dans la queue, je lis le coupon : IMPOSSIBLE IMPRIMER CARTE MICHEL D.
Au secours!!
Au comptoir, la gentille dame ne peut nous éditer que les cartes jusqu'à Cincinnati. Il faudra donc repasser au comptoir la-bas. Le stress monte d'un cran. Les bagages partent finalement vers les soutes (enfin, j'espère) et nous vers le comptoir sécurité. Une personne parmi nous fera sonner le portique et aura droit à un second passage avec fouille... Qui? Tonton Michel! C'est un gag. Où sont les caméras ?
Voilà, lecteur. Je viens de poser le cadre de ce voyage. Il te suffit de garder en tête que nous partons tous à Los Angeles pour le mariage de Yann, le fiston. Que nous avons une escale à Paris, puis Cincinnati. Qu'en plus du mariage dans 2 jours, nous allons effectuer un roadtrip de 2 semaines entre la Californie et le Nevada avec un groupe variable de 25 à 27 personnes répartis dans 5 à 6 voitures de location, dont une sera conduite par mon oncle. Et tu comprendras, lecteur, que nous ne sommes pas au bout de nos surprises...
18.50, heure française (9.50 Côte Ouest)
Nous volons depuis 8h et il nous reste encore une petite heure avant d'atterrir. Nous aurons été nourris trois fois, à croire qu'on nous engraisse. Le système vidéo est à peu près dernier cri pour une classe éco : écrans tactiles et une vidéothèque assez impressionnante. Évidemment, pour Michel c'est une nouvelle épreuve : son écran ne fonctionne toujours pas plus d'une heure après le décollage, et plante régulièrement depuis (pour être objectif, le mien aussi s'est figé une fois), et je ne parle pas de ses écouteurs, dont l'un ne fonctionne pas. C'est juste hallucinant. Il faut croire que ce vendredi 13, la fée qui s'est penchée sur son berceau s'est fait un tour de rein et elle est revancharde, la bougresse !
Eléa, elle, n'en peut plus de cette journée. Elle ne cesse de me répéter que c'est génial, l'avion, l'écran vidéo et les films, ce voyage qui dure et dure... Et on n'est même pas arrivés ! Elle ouvre enfin son cadeau d'anniversaire des 10 ans...
Dernière étape du voyage : Cincinatti-Los Angeles. Un peu déçus, pas de vidéo pour un vol de presque 4 heures, de qui se moque-t-on ? Nous avons de plus servi à combler les trous et donc tout le monde est assis séparément.
Nous arrivons à l'heure à Los Angeles, poireautons encore une bonne grosse de mi-heure car le futur marié s'est trompé de terminal d'arrivée, ce qui nous laisse le temps de se faire prendre en photo devant le panneau de bienvenue. Puis il arrive avec un tas de chapeaux aux couleurs du drapeau américain que tout le monde s'empresse de mettre pour prendre les premières photos de groupe.
Dernière étape et non des moindres : récupérer les voitures de location chez Avis.
Le marché de la location se porte bien, à en croire la queue de touristes dans l'agence. Au moins une heure d'attente avant de pouvoir prendre possession de nos deux voitures, des automatiques, que nous nous empressons de tester sur le parking. L'organisation est un peu sportive ce soir, nous n'avons pas assez de voitures pour le nombre de passagers et de bagages. La tension monte déjà. Tout le monde est mort de fatigue. Eléa a les yeux dans les chaussettes et son ballon-cadeau gonflé à l'hélium fait la tête. Puis nous retrouvons Olivia la cousine qui nous ramène finalement à l'appartement, après une demi-heure de conduite automatique dans les rues de Los Angeles, où nous pouvons voir nos premiers panneaux mythiques "Hollywood", "San Bernardino"...
Le petit appartement est bondé : une quinzaine d'invités discutent déjà entre de grandes tables montées pour l'occasion. Présentations, bises, accolades, nous rencontrons (pour notre part) des amis et la famille martiniquaise de la mariée. Aaahh la la, rien que l'accent met de la bonne humeur...
Eléa ne sait plus où elle habite, ni son nom. Moi non plus d'ailleurs.