Et voilà, c'est reparti pour de nouvelles aventures : Nikon et Pentax au Pays des Cornemuses.
Le voyage commence aujourd'hui au départ du terminal Billi de l'aéroport de Mérignac. Après une bonne grosse suée pour rejoindre à pied l'arrêt de bus, puis dans le bus, puis pour rejoindre le terminal des vols low-cost, nous voilà fin prêts pour ce nouveau voyage.
Aucun de nous deux n'est encore vraiment dans le trip : nous rentrons juste d'Espagne et pour ma part j'ai encore l'Inde qui me colle à la peau (aucune référence à mon parasite amoureux) : je viens à peine de terminer le montage de mon film que je "dois" déjà réfléchir au prochain (comme s'il j'y étais obligé! me diras-tu, lecteur lucide, mais c'est devenu au fil des voyages une quasi-obligation pour moi). Bref, on n'est pas dedans, c'est comme ça.
Nous voyageons avec Ryan Air cette fois. A la distribution des licences "Low Cost", ils ont dû s'endormir dans la file et se choper les derniers billets : sièges de Playmobils en plastique jaune et bleu, limite aucun rembourrage, même les consignes de sécurité et d'évacuation sont imprimées sur le siège de devant. Au moins, on ne doit pas leur en voler beaucoup.
La rumeur courait il y a quelques années que le Big Boss Michael O'Leary voulait tellement faire du low-cost qu'il s'apprêtait à lancer des vols debout, pour gagner en rentabilité. Je doute que cette rumeur ait jamais eu de réel fondement, mais on sent bien l'esprit, néanmoins. Le personnel navigant est à l'image de l'habillage de la machine : moche.
Rien ne sera distribué, tout est payant, low-cost oblige. Bon, en même temps, on n'en a que pour 2h de vol en gros, ça devrait être gérable, tant qu'il font pas payer l'utilisation des toilettes (une autre rumeur, jadis...).
Pour une fois, je ne suis pas assis à côté d'une personne qui en temps normal nécessiterait plus d'un siège, voire plus d'une douche, comme ce fut le cas en Inde. Ici, un sujet de Sa Majesté, blond-roux au teint diaphane, se poile discrètement en écoutant son lecteur MP3, probablement un livre audio.
On s'installe enfin dans l'appareil après avoir attendu plus d'une heure qu'on veuille bien nous annoncer le numéro de la porte d'embarquement (affiché à 17h20 pour un départ initialement prévu 10 minutes plus tard!). On est restés collés derrière deux types qui discutaient de têtes de diamant et de pièges à gaz sans rien comprendre du sujet de la conversation et qui nous ont blasés dès les premières minutes. L'un d'eux n'arrêtait pas. Je le soupçonne même d'avoir soûlé son pote qui finit par simplement faire des gestes de la tête pour acquiescer.
Le vol prend finalement une heure de retard... que nous avons donc à l'arrivée, tellement bien que notre place de parking sur le tarmac est prise par un autre avion et nous devons attendre 20 minutes supplémentaires qu'elle se libère, dans un calme tout relatif : les enfants britanniques non loin de nous sont de vraies terreurs, ils hurlent et s'esclaffent comme s'ils étaient chez mamie sous le regard bienveillant de leurs parents. Je te jure, lecteur, j'ai cru voir un vol de torgnoles passer au loin, mais aucune ne s'est arrêtée.
Passage rapide au contrôle automatique de passeports (quelle formidable invention, hé) puis nous voilà grimpant dans le bus à étage qui fait la navette vers le centre ville, à une demi-heure de l'aéroport. Nous montons bien évidemment au premier, il faut ici rappeler qu'il s'agit du premier voyage d'Olivier, a.k.a. Pentax, au Royaume-Uni ! Le premier étage s'imposait, donc.
Après quelques considérations techniques relatives à la conduite à gauche, que nous testerons dans 2 jours, nous arrivons à l'arrêt le plus proche de notre chambre, dans une sorte de cité U louée aux touristes pendant la période estivale.
LE DRAME (déjà)
Nous avons 840m exactement à parcourir pour rejoindre Fountainbridge, nous annonce notre GPS de téléphone, Here. On décide d'y aller à pied. A peine le trajet entamé, la poignée coulissante de ma valise vieille comme Hérode lâche et je me retrouve comme un idiot à la tirer comme je peux sur les roulettes arrières, le dos cassé en deux. A chaque pavé, elle se déséquilibre, se retourne et finit par traîner comme un idiot de iench sur le dos, en me tordant le poignet au passage. Je peste, je sue, j'agonise. Oh, et puis c'est pas comme si j'avais le cou démonté par un torticolis depuis 2 mois déjà!
J'aime déjà Edimbourg.
Après 840 m et une longue traînée de sang sur le trottoir, nous arrivons aux appartements. Un coup de téléphone à donner et nous allons chercher la clé. La chambre est petite, réunie avec 3 autres sur un palier, lui-même au deuxième étage d'un bâtiment D, qui se trouve dans un ensemble immobilier gris et rose. En face, une boutique de pompes funèbres (pour ma valise, certainement), à côté un pub, un sushi bar... et un resto indien! C'est là que nous nous échouons après avoir posé les affaires dans la chambre. Quoi de mieux pour faire le lien avec le précédent voyage, boucler la boucle, me rabibocher avec la cuisine indienne ?
Nous sommes quasiment les seuls dans la salle. Musique nasillarde et entêtante de rigueur, accent pourave écosso-indien (le serveur ne me comprend pas non plus d'ailleurs, vas-y, ramasse ton orgueil) et menu à peu près gastronomique où l'on goûte tout. Pas trop mauvais. Nous ressortons une heure plus tard puant la cuisine et remplis comme des estomacs de brebis. Remplis et vidés. Mais je reconnais avec tristesse que l'attrait pour cette cuisine est en passe de me quitter définitivement. Retour au nouveau bercail.
Demain, nous commençons les visites par le Château, sur son promontoire.