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Ça sent la fin. Nous avons le temps aujourd'hui : les distances à parcourir sont moindres, comme le nombre de visites. Au programme : ce que les voyagistes ont appelé Le Cercle d'Or, ou le Triangle d'Or, au choix. La zone des visites les plus touristiques, à savoir : Geysir, le père de tous les geysers, Gullfoss, la cascade d'or (rien que ça) et Þingvellir, haut-lieu de l'histoire islandaise.

Du lourd, mais aussi du touristique malheureusement. Depuis que nous sommes dans le sud, nous sommes noyés dans la masse de touristes de toutes nationalités. Les routes sont parcourues de cars bondés de Russes, d'Asiatiques et les sites en eux-mêmes ne nous offrent plus l'intimité à laquelle nous nous sommes habitués dans le nord. Ici, il faut composer avec les autres, le troisième âge, les bruyants, les familles...

 

GEYSIR

 

Nous quittons la guesthouse vers 10h direction Geysir. Oui. Toi aussi, lecteur, tu trouves une ressemblance entre Geysir, le nom du site et le mot "geyser" ? Pas étonnant : le second vient du premier. C'est ce geyser qui a servi à nommer les autres au siècle dernier. Il s'agit en fait d'une zone géothermale active comme Hverir au lac Myvatn, avec des chaudrons bouillonnants d'eau pure sulfurée, des ocres, des jaunes et des bleus à faire pâlir les plus grands peintres et deux geysers, le Stokkur et le Geysir.

 

 

Autant te le dire de suite, lecteur, ne vas pas là-bas avec la plus solide détermination de voir le Geysir cracher sa colonne d'eau. Il ne se réveille qu'après des remous sismiques. En 2000, par exemple, il s'est réveillé après 70 ans de sommeil. Autant dire qu'il n'est pas très fiable.

Du coup, tout le monde se masse autour du périmètre de sécurité du Stokkur, avec sa marmite d'à peu près 1 mètre de diamètre qui entre en éruption toutes les 4 à 5 minutes. La hauteur du jet est variable. Des fois c'est 5 ou 6 mètres, d'autres c'est carrément 30 mètres (alors que le Geysir, quand il daigne se réveiller atteint facilement les 70-80 mètres !).

 

 

Nous nous installons parmi les gens pour assister au spectacle. Je prépare mon appareil... et découvre que ma batterie d'appareil photo est vide. J'aurais dû la recharger hier soir et je ne l'ai pas fait. Je l'enlève, insère la seconde et me prépare à shooter le geyser. Batterie vide aussi. Horreur. Je n'ai plus de batterie pour prendre des photos et mes cartes mémoire de GoPro sont pleines. Il me reste à peine 3 minutes de vidéo !! Je suis fini !

Opération de survie. Je fais part de ma panique à Pentax et nous repartons vers le parking et le grand complexe commercial en face du site où je branche mon chargeur à une prise murale de la cafétéria. Mais je ne suis pas tranquille. Et si on me volait ma batterie avec mon chargeur ? (Bien sûr, le voleur de batterie de Nikon n'est pas loin...). Nous restons donc dans le coin et en profitons pour passer à la gift shop, la boutique de souvenirs, pour vider nos comptes en banque et remplir nos valises. Les prix sont exorbitants mais ils ont la fibre commerciale, les Islandais. Beaucoup de gadgets, d'objets de déco marrants ainsi que des vêtements en laine. Tu m'étonnes, vu le nombres de moutons dans la campagne !

Une demi-heure plus tard, nous avons fini notre shopping, je reprends ma batterie presque pleine et comme il n'y a pas grand monde, je décide de brancher la seconde tant qu'on repart voir les geysers. Le recoin est sombre, les gens ne viendront jamais s'asseoir ici.

Nous nous mêlons de nouveau à tous les touristes, dont encore et toujours beaucoup de Français et patientons pour le prochain jet. C'est comique. Des dizaines d'appareils photos sont prêts à être déclenchés (dont les nôtres) pour photographier la pépite du moment où la masse d'eau forme un dôme bleu juste avant l'explosion. C'est magnifique. Le souci, c'est qu'on ne sait jamais quand cela va arriver. L'eau est tout le temps en mouvements, monte et descend dans la marmite, c'est stressant à la longue ! Dès qu'un remou est plus prononcé, on entend de toutes parts les clics en rafales.

J'ai dû prendre une vingtaine de clichés sur de faux départs comme ça.

On rigole ("ah, ah, pas pour cette fois, loupé!") et les plus téméraires tentent d'effacer rapidement les photos inutiles avant la prochaine salve. Et c'est invariablement à ce moment que le geyser s'exprime. J'ai manqué deux explosions comme ça. Non, ce n'est pas de tout repos, le voyage, vraiment !

 

     
     

 

Puis nos vidéos et clichés enfin pris du bon côté, car si on se trouve dans le vent c'est la douche assurée, nous allons faire le tour du reste du site. Ici, le sol est chaud en permanence. Les ruisselets qui coulent le long des sentiers sont à 25/30°C. Cela ne cessera de m'étonner.

 

LA CASCADE D'OR

 

Peu après 13h, nous reprenons la voiture après avoir été récupérer ma deuxième batterie totalement rechargée et partons pour Gullfoss, la soi-disante Cascade d'Or.

La cascade est effectivement magnifique. C'est en fait une double cascade, tumultueuse, puissante, bruyante. L'histoire veut qu'elle tienne son nom d'un fermier qui ne supportait pas l'idée qu'après sa mort, son or appartiendrait à quelqu'un d'autre. Il y jeta donc son coffre de pièces...

 

 

Nous n'y restons pas très longtemps, nous n'avons pas beaucoup d'énergie aujourd'hui. Peut-être le contrecoup de la rando de la veille. Sûrement l'accumulation de la fatigue de ces deux dernières semaines.

 

L'ANCIEN PARLEMENT

 

Dernière étape de la journée : Þingvellir. Premier parc national du pays, il est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. C'est en fait dans cette immense vallée d'effondrement causée par l'écartement des plaques tectoniques eurasienne et nord-américaine que les Vikings fondèrent leur premier parlement démocratique en 930 qui conserva son pouvoir législatif jusqu'au treizième siècle lorsque la Norvège prit le contrôle de l'île. Il fut transformé en simple tribunal jusqu'au 18ème siècle et en 1843, quand il eut recouvré ses prérogatives, il fut transféré à Reykjavik.

 

 

Nous parcourons cette vallée le nez en l'air à regarder cette muraille de roches de quelques dizaines de mètres de haut. Difficile de croire qu'elle marque le bord d'une plaque tectonique. Nous ne comprenons pas bien comment un rift peut se trouver ici, en Islande. Mes lointaines connaissances de géographie me feraient plutôt imaginer que la faille serait à la limite de l'île, mais pas dans les terres (nous aurons la réponse en image demain!).

Nous allons jusqu'au point névralgique où le drapeau islandais est fièrement planté : le Lögberg, le Rocher de la Loi, qui marque en fait le promontoire d'où le lögsögumaður ("celui qui dit la loi") devait réciter la loi devant le Parlement assemblé. A l'époque, l'islandais n'était pas une langue écrite. Tout n'était que tradition orale. La tâche devait être monumentale.

 

 

Le site fut choisi non seulement car il était accessible depuis toutes les contrées d'Islande, mais aussi parce que la falaise à l'arrière offrait une acoustique hors norme pour les orateurs pendant les séances. Finalement, le lieu en lui-même, avec sa rivière, son lac poissonneux et son bois pour le chauffage, permettait à un grand nombre de vivre pendant la durée de la manifestation annuelle (2 semaines, fin juin). C'était apparemment le grand événement de l'année : non seulement on y faisait et arrangeait la loi entre les divers clans, mais c'était aussi un immense lieu de fête et de commerce, un peu comme un gigantesque marché moyen-âgeux, avec ses bateleurs, ses forains, ses colporteurs et tous les paysans du coin ou d'ailleurs qui venaient vendre leur produits. Bref, toute la vie islandaise réunie en un seul point.

Le lieu est désormais beaucoup plus calme, mais il fut en pleine effervescence en 1944, le 17 juin exactement, lorsque l'Islande devint une république à part entière, totalement affranchie du Danemark. Le gouverneur général devint le premier président de la république et les documents furent signés sur le Rocher de la Loi. Émouvant.

Le temps pour moi de me lancer encore dans mes installations photographiques (le timelapse produit est la dernère séquence du film) et pour Olivier de continuer à remplir ses cartes mémoire, puis nous partons pour la proche banlieue de Reykjavik, notre dernier logement.

 

 

 

REYKJAVIK

 

La maison est dans une rue en travaux, pas simple à trouver. Une vrai maison apparemment où les propriétaires vivent. Nous sommes logés dans une chambre de fillette : peluches sur les étagères, tapis en gros poils roses au sol, des photos de famille aux murs et beaucoup de médailles sportives. Nous posons nos affaires et repartons presto se faire un dernier restaurant. Ce soir, c'est la capitale. Nous mangeons à Reykjavik. Nous sommes à moins de 10 minutes.

Nous trouvons un restaurant bien noté sur mon Lonely Planet. De bons plats islandais nous attendent. On se gare, quelques photos de rues, toujours aussi colorées, puis nous trouvons l'établissement. Que des plats français ! Bouillabaisse, confit de canard, foie gras et autres bouteilles de vins rouges se font la part belle sur la carte. Nous repartons.

Il est 21h et nous craignons ne rien trouver. Il ne faut pas se fier à la lumière persistante du jour, les restos arrêtent souvent de servir vers 21/22h.

Nous en trouvons un second, pas loin. Nous voulons manger terroir, islandais. Le resto s'appelle FISH & MORE. Nous allons donc manger du poisson. Peut-être une soupe encore meilleure que toutes celles déjà goûtées ? Problème d'arrivage, il ne peuvent pas nous servir !!! C'est quoi cette ville !!?

Nous prenons un plan et trouvons la rue commerçante de l'hyper-centre. Que des boutiques et des restaurants. Nous finirons finalement par pousser la porte d'un... Bistrot français. Mais avec des spécialités islandaises. Déco frenchy très chargée genre marché aux puces de campagne avec tous les symboles possibles et imaginables de la France : Tour Eiffel en métal, coq en fer forgé, saucissons et jambons qui pendent, pichets en grès "Ricard", bouteilles de vin et tire-bouchons... Vraiment sympa. Et puis quel bonheur de manger une soupe de poisson au saumon sur du Léo Ferré, du Gainsbourg, du Piaf ou du Brel...

Bon c'est quand même un bon moment. Surtout pour Olivier qui a manifestement tapé dans l'œil de la serveuse blonde très commerçante et dynamique qui ne cesse de plaisanter avec lui et lui sourire. Je suis totalement transparent. Il prétend ne pas comprendre mais je sens bien qu'il a compris le manège de la coquine, et il est fier en plus ! Si elle pouvait nous faire une ristourne pour la peine...

Retour à la "maison". Olive se rend compte qu'il a oublié sa brosse à dent électrique à la guesthouse ce matin. Et dire qu'il est revenu dans la chambre en partant pour récupérer des chaussettes qu'il avait... oubliées. No comment.

 

 

 

 

 

 

 

 Notre Avis sur 5 

 ... qui n'engage que nous!

 

Geysir : 🤩🤩🤩🤩🤩

✅  Le Roi des geysers, qui leur a donné son nom. Incontournable et impressionnant.

❌  Très touristique.

 

Cascade Gullfoss : 🤩🤩🤩🤩🤩

✅  Encore un site naturel aux dimensions exceptionnelles. Incroyable puissance des élements, fantastique découverte.

❌  Très touristique.

 

Þingvellir : 🤩🤩🤩🤩

✅  Magnifique site naturel,  en bordure de plaque tectonique. Il faut néanmoins connaître l'histoire du lieu pour encore plus apprécier le site, outre le cadre naturel.

❌  Très touristique.

 

Reykjavik : 🤩🤩🤩🤩

✅  Jolie ville à taille humaine. Ne pas trop rechercher la beauté architecturale des bâtiments. C'est tout d'abord fonctionnel. Ensemble dépaysant et sympa, en hiver comme en été. 

 

 

 

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Pourquoi "Ways and Days"?

Ways, c'est "chemins" en anglais. Et days, jours, bien sûr.

A travers ce blog, je partage ma double passion : la photographie et les voyages. Rien de bien extraordinaire, évidemment, mais ce ne sont pas de simples voyages "géographiques" qui me font parcourir des chemins aux quatre coins du monde, même si l'attrait est évident. Je fais également de la photo d'UrbEx, c'est à dire d'exploration urbaine, qui m'entraîne à découvrir des lieux abandonnés : capter le souvenir de cette vie passée, de cette agitation qui n'est plus, capturer les traces du temps, de ces jours, de ces années, envolés, le délabrement progressif des murs, des meubles, des objets oubliés, ces atmosphères pétrifiées, imaginer des vies souvent d'une autre époque, penser à ces âmes qui ont un jour parcouru ces lieux constitue pour moi autant de voyages temporels.

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