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Départ.
Après avoir été cherché la voiture de location à l'aéroport de Mérignac, une Ford Fiesta nouvelle génération à l'allure sympathique, nous partons vers 10h30 ce mercredi matin. Le coffre et la banquette arrière sont blindés et pour cause : nous partons cette année, voiture oblige, avec plus de bagages, dont un canoé gonflable, ses pagais et ses gilets de sauvetage ainsi que des sacs étanches. Nous avons déjà testé le matériel en Espagne la semaine dernière et il nous tarde de pouvoir l'utiliser dans une semaine environ, en pleine mer cette fois, pour rejoindre un endroit magique dont je reparlerai à coup sûr... la voiture est donc chargée au maximum.

Rien de bien fantastique sur le trajet, si ce n'est un bouchon d'une quinzaine de kilomètres dans le Pays basque pour cause d'élargissement de l'autoroute. Nous faisons une pause à Biriatou, à la frontière espagnole. La zone commerciale est justement là pour nous permettre de déjeuner rapidement. Nous lorgnons le McDo du coin de l'oeil sans nous y arrêter, préférant les salades que nous allons trouver dans le Al Campo local, histoire de manger "light" avant d'attaquer les plats de morue et autres portugaiseries des quinze prochains jours.

Pétris de bonnes intentions diététiques, nous décidons sans concertation d'alléger également nos portefeuilles en passant devant un magasin de fringues décoré d'énormes pancartes "REBAJAS". Je ne parle pas espagnol mais ce mot, je le connais : des soldes ! Une petite heure plus tard et une cinquantaine d'euros en moins, nous allons chercher nos tristes salades et sandwiches en plastique que nous mangeons comme deux pauvrasses dehors, assis sur une bordure. La vie n'est faite que de choix. Il suffit de faire les bons!

Nous passons l'après-midi entière à traverser l'Espagne, qui ressemble franchement à un pays arriéré, miteux et sans attrait, si l"on en croit les paysages traversés : de la terre, de la poussière et rien d'autre, à perte de vue, le tout fumant sous un soleil infernal. Quelle tristesse. La découverte du Portugal me fait un peu peur, du coup. Comment le paysage pourrait-il être différent ?
Nous passons San Sebastian, Burgos sous une chaleur écrasante et poursuivons sur l'autoroute jusqu'à Léon avant de bifurquer sur la gauche pour rejoindre la chaîne de montagnes annonçant la frontière portugaise. Nous découvrons au passage que la Fiesta que nous avons louée a belle allure, quasi-neuve, à peine 40000km au compteur, mais est une véritable charrette en montée. On est à deux doigts de se faire doubler par les camions.

Nous passons la frontière vers 21h, 20h heure portugaise et là, comme par magie, le paysage prend du relief et se colore en vert. La végétation recouvre tout, les petits villages éparpillés dans la montagne et éclairés par le soleil couchant sont magnifiques, c'est un autre pays, certes, mais surtout un autre monde ! Les maisons sont en bon état et ont l'air propre, les hameaux présentent une unité de couleurs et de style. Tout l'opposé de l'Espagne.

 

LES PÉAGES

 

portagemAlors là, le mystère. On nous avait dit que les péages portugais étaient particuliers, mais il fallait s'en rendre compte par nous-mêmes. Quelques kilomètres après le passage de la frontière, de larges panneaux semblent indiquer aux voitures étrangères qu'il leur faut passer par une bretelle spéciale, on ne comprend pas tout sur le coup, surtout que l'autoroute est totalement déserte, de manière assez surprenante. Personne, ni devant, ni derrière, ni en face. A croire qu'ils se sont tous volatilisés ou que nous venons de basculer dans une dimension parallèle... Et nous découvrons cette sorte de bretelle-pour-voitures-étrangères. Rien de nous oblige à l'emprunter, rien n'est vraiment explicite donc nous ne la prenons pas. Il n'y a personne de toute façon.
Quelques minutes plus tard, nous voyons un grand panneau bleu TAXAS avec plusieurs catégories de transport. Pour les voitures, ce sera 60 centimes. Mais on cherche le péage... nous passons simplement sous un immense portique de tubes métalliques d'où sont braquées une dizaines de caméras et puis c'est tout. C'est ça, le péage? Mais comment paye-t'on alors?
Plus loin, nouveau panneau, nouveau tarif, nouveau portique, nouvelles caméras. Cette fois, on sourit, au cas où. Apparemment (après recherches dans nos guides), il faut être détenteur d'un boîtier électronique qui comptabilise les passages sous ces portiques (d'où les caméras identifient les numéros d'immatriculation pré-enregistrés). On comprend donc l'utilité de passer par notre bretelle "pour étrangers" : probablement pour se déclarer et donner son numéro de plaque et accessoirement de carte de crédit...
On verra ça plus tard. On est français, il faut bien faire les rebelles à un moment où à un autre.

Nous trouvons sans mal l'hôtel à Vila Real. Le concierge, Juan (prononcer "j" et pas une jota espagnole) est affable, ultra-avenant et passablement imbibé d'anis mais néanmoins très en contrôle et insiste à grands renforts de sourires pour nous parler français alors qu'on tente pitoyablement de rôder nos deux mots de portugais.
Il nous force gentiment à commander un plat de "posta", du boeuf en sauce, au resto de l'hôtel qui apparemment est succulent. En fait, sauce très correcte aux échalotes, ail et feuilles de laurier, sans oublier son litre d'huile, mais viande trop cuite et en fin de compte plat énorme, même pour deux : le serveur nous apporte d'abord du riz en accompagnement, puis des frites et enfin un plat de salade, le tout pour 23€ ! Et encore il nous a facturé deux portions de beurre que nous n'avons pourtant pas touchées.

Cette année, aucun planning affiné ni de réservations préalables, nous nous laisserons porter, peu ou proue (même si l'on connaît les grandes lignes). Nous décidons donc de réserver la nuit suivante ici même, comme nous restons dans la région demain : le Douro et ses domaines viticoles.

 

 

 

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Pourquoi "Ways and Days"?

Ways, c'est "chemins" en anglais. Et days, jours, bien sûr.

A travers ce blog, je partage ma double passion : la photographie et les voyages. Rien de bien extraordinaire, évidemment, mais ce ne sont pas de simples voyages "géographiques" qui me font parcourir des chemins aux quatre coins du monde, même si l'attrait est évident. Je fais également de la photo d'UrbEx, c'est à dire d'exploration urbaine, qui m'entraîne à découvrir des lieux abandonnés : capter le souvenir de cette vie passée, de cette agitation qui n'est plus, capturer les traces du temps, de ces jours, de ces années, envolés, le délabrement progressif des murs, des meubles, des objets oubliés, ces atmosphères pétrifiées, imaginer des vies souvent d'une autre époque, penser à ces âmes qui ont un jour parcouru ces lieux constitue pour moi autant de voyages temporels.

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