La soirée fut fort morose à peine j'avais terminé la rédaction de mon compte-rendu journalier. Je me rends compte soudain qu'il me manque une batterie pour ma caméra GoPro et accessoirement... le chargeur. Je le cherche partout, dans la voiture, dans chaque sac... il faut bien me rendre à l'évidence : je les ai oubliés chez Olivier la veille du départ, alors que je rechargeais la dernière batterie. Me voilà maintenant sans chargeur, avec une seule batterie utilisable pour finir presque deux semaines de voyage. Autant dire que mon film en prend un sacré coup dans l'aile. C'est mort.
De toute façon, dès le début je ne le sentais pas, ce film. Pas réussi à me mettre dans ce voyage vraiment, et mon imagination n'a jamais vraiment pris lorsque je cherchais un nouvel angle de tournage, une nouvelle ligne directrice. J'ai envie de me mettre des beignes et des coups de pied dans les côtes si je le pouvais.
A ceci s'ajoute l"impossibilité de réserver une chambre pour les deux jours à venir à Porto : le service de réservation de Booking fait des siennes apparemment, ou notre connection, et tout échange est impossible. Je ferai ça demain.
AMARANTE
Réveil à 8h30, trop tardif mais ce sont les vacances, parbleu! donc on émerge à notre rythme. Le petit déjeuner pris et la voiture chargée, nous prenons la direction d'Amarante, au nord, pour voir un quartier médiéval. Magnifique découverte, nous y restons un peu plus d'une heure à prendre photo sur photo. La ville est étendue sur une large superficie alentours mais autour de la vieille Amarante et son église, c'est juste somptueux : un pont datant du Moyen-Age et renforcé depuis pour permettre le passage des véhicules se dresse fièrement entre les deux berges du cours d'eau paisible sur lequel des couples chonchons font du pédalo, assis sur des chaises de caming et protégés du soleil par un parasol... Ce pont est magnifique, agrémenté de part et d'autre de plateformes semi-circulaires à intervalles réguliers et soutenues par les énormes piliers. A l'autre extrémité se dresse l'église, dont le dôme est orné de tuiles rouges du plus bel effet. Vraiment beau.
Puis nous voilà repartis pour de nouvelles aventures : Olivier a quand même passé un long moment ce matin sur internet pour trouvé une fnac ou un autre magasin ou je pourrai acheter un chargeur de batterie, histoire que le voyage ne soit pas complètement pourri par cet oubli stupide. Et effectivement, il y a une Fnac à Guimarães, la prochaine ville où nous devons nous rendre, à une vingtaine de kilomètres de là.
GUIMARÃES
Nous débutons la visite de cette ville par un peu de shopping, ça faisait longtemps. Nous trouvons le centre commercial avec la Fnac très rapidement, grâce à cette merveilleuse invention qu'est le GPS. Je ne sais franchement pas comment nous ferions sans. Le centre commercial est énorme, nous tombons de nouveau sur des soldes, faisons un arrêt quasi-forcé, puis une très grosse demi-heure plus tard je suis dans une Fnac portugaise, un chargeur Gopro dans la main, près à l'acheter (ce que je fais la minute suivante). Ça, c'est fait.
Quelques courses plus tard au Continente du coin, nous allons nous poser dans un parc non loin, à l"ombre, pour manger nos victuailles... accompagnés dans les fourrés derrière notre banc par des rats qui vaquent à leurs occupations quotidiennes. C'est une vie, d'être un routard, lecteur, crois-moi. L'un d'eux vient même nous rendre visite sur le banc d'à-coté, nous regarde de ses yeux ronds puis repart gambader joyeusement avec ses congénères.
Pour le dessert, nous goûtons finalement à ces pâtisseries portugaises dont tout le monde nous parle depuis le début : les fameux pasteis de nata. De petites tartelettes de crème saupoudrées de canelle sur une pâte feuilletée grillée... même achetées dans un supermarché, c'est super bon. Il me tarde de goûter les vraies, à Lisbonne.
LE CHÂTEAU
Nous faisons deux équipes pour visiter le Palais des Ducs et le château de la ville, classés au Patrimoine mondial, comme la vallée du Douro. Pourquoi deux équipes ? Un léger différend au sujet de la voiture qu"on a garée bien trop loin. Bref, c'est déjà oublié.
Le château médiéval est plus qu'imposant avec ses épaisses murailles crénelées sur lesquelles on peut se promener. Le donjon est également massif mais bien vide, mis à part des panneaux didactiques expliquant l'histoire des rois portugais.
Dans l'enceinte se trouve également le Palais des Ducs, que Salazar a utilisé comme palais présidentiel lorsqu'il était au pouvoir. Là encore, les pièces sont imposantes, en particulier la Salle des banquets et son plafond aux mille poutres qui a la forme d'une coque de navire à l'envers. Et Bonté divine, qu'il fait chaud !
LA DONA CHICA
Mais il est déjà grand temps de partir et filer vers Braga et les coordonnées GPS que j'ai enregistrées avant de partir : non, nous n'allons pas visiter la ville mais une maison abandonnée. Et pas simplement une maison : un château. Le Castelo de Dona Chica. Une demeure imposante et magnifique, dans un parc clos et ceinturé d'une haute muraille joliment décorée en son sommet de tessons de bouteilles de verre...
Le Portugal semble être un paradis pour urbexeurs : nous découvrons chaque jour un nombre incalculable de maisons, d'usines, de bâtiments abandonnés. C'est à croire que les gens et les autorités s'en accomodent plutôt bien.
Nous y restons un peu plus d'une heure et demie après avoir trouvé notre point d'infiltration. Pour une visite d'urbex, c'est par ici!
PORTO
C'est au moment où nous retournons vers la voiture, après avoir escaladé le mur d'enceinte dans le sens inverse, les mains encore collantes du jus de l'orange que j'ai mangée sur l'arbre, que je me souviens que hier soir, je n'ai pas pu finaliser la réservation du logement de ce soir et demain, alors que j'étais censé refaire un essai ce matin. Mais cette histoire de chargeur m'a tellement perturbé que j'ai totalement zappé la réservation... et nous n'avons nulle part où aller !
Dans les pires moments, le GPS reste ton ami. On cherche de suite le McDo le plus proche, non pour se goinfrer de gras et de frites, mais pour avoir accès à internet gratuitement. Et nous voilà en route vers une autre zone commerciale à la périphérie de Braga. En vingt minutes, on trouve une nouvelle adresse dans Porto pour ce soir, cela fera l'affaire. Il est déjà près de 20h. Le grand n'importe quoi.
Lorsque nous arrivons sur place, l'annonce du parking est fausse : il y a bel et bien un parking, oui, mais c'est dans les rues adjacentes. Nous trouvons difficilement une place à 500 m de l'hôtel et traînons notre misère ( nos sacs) jusqu'à l'entrée du bâtiment... pour découvrir que l'accueil se trouve face à nous, en haut d'une trentaine de marches. Comme dirait ma fille, je me sens au bout de ma life.
La chambre est correcte, sans clim néanmoins (oui, on s'habitue vite au "luxe"). Une douche plus tard, nous partons au resto du coin, référencé sur TripAdvisor.
Nous passons notre commande, ils nous apportent des trucs qu'on ne veut pas (comme dans tous les restos portugais : on vous apporte des amuse-gueules, des olives, du pain... non commandés mais qui seront facturés à la fin du repas si vous n'avez pas la présence d'esprit - et la connaissance linguistique - pour les refuser d'emblée, ce que nous ne faisons pas). Et comme le serveurs ne prend pas de note, on se retrouve avec un apéro servi non commandé (accras de morue, samoussas), des entrées oubliées et notre plat de morue braisée attendu, après un petit porto. C'est le minimum, ici.
Finalement bon, même si au premier abord la morue sent le fromage...
Ce n'est qu'au retour à l'hôtel, à deux ou trois numéros du resto, que nous nous rendons compte que ces dames habillées fort court n'attendent définitivement pas le bus, à cette heure si tardive.
D'où l'intérêt de bien choisir son logement, avant la dernière minute.
Notre Avis sur 5
... qui n'engage que nous!
Amarante : 🤩🤩🤩🤩
✅ Jolie petite ville, très photogénique. Pont magnifique.
Guimarães : 🤩🤩🤩
✅ Oui, bon, un détour pas prévu. A voir, mais pas inoubliable.