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Le réveil fonctionne, cette fois. Mais il ne sert à rien, on est tous les deux réveillés à 3h30, comme la veille. Encore un des mystères du décalage horaire. Le voisin fait hurler sa télé et semble regarder un match de quelque chose. Les gens sont fous (et bruyants).

Les sacs sont prêts, on n'a pas grand-chose à faire d'autre que se doucher et patienter. Olivier trie ses photos car il est déjà à court de support (forcément, il "brackette" : il prend automatiquement chaque photo trois fois avec une exposition différente pour être sûr de ne jamais rien perdre).

La société qui nous a vendu les billets de la croisière nous a écrit il y a deux jours en disant que le bateau Malikha 2 sur lequel on devait embarquer avait annulé le voyage, faute de passagers. On était donc transférés sur un autre bateau aux mêmes conditions (sauf le prix, moins cher... Y aura-t'il remboursement...?). Check-in à 5h pour un départ à 5h30. C'est tout de même bien tôt ! En nous présentant à l'accueil pour rendre la clé de la chambre, nous avons la bonne surprise de voir qu'on nous a préparé une poche petit dej avec du pain grillé, une banane et un 3-en-1 soluble (café, sucre et crème). Un chauffeur de taxi nous attend également, l'hôtel s'est chargé de le faire venir pour nous. Tout est bien organisé : même les billets de la croisière ont été apportés à l'hôtel la veille.
Nous traversons une dernière fois Nyaung U qui s'éveille déjà. De petits feux brûlent un peu partout devant les habitations pour faire chauffer de l'eau ou de la nourriture. Des femmes couvertes d'étoffe (il fait froid la nuit) sont accroupies et remuent les braises ou le contenu des chaudrons. C'est paisible, c'est calme. On se regarde à l'arrière du taxi, un large sourire. Ce voyage est vraiment énorme jusqu'à présent, on est heureux d'être ici.

 

Birmanie   281

 

Sur les bords de l'Irrawaddy, le fleuve qui traverse une bonne partie du pays, la nuit est noire et fraîche également. Le moteur du bateau tourne déjà, le personnel attend les passagers sur le pont. Une vendeuse sortie de nulle part nous accoste devant le ponton pour nous proposer encore des achats. Nous la giflons sèchement. Elle prendra pour les autres. Non je plaisante. On lui dit non avec un sourire et on descend le ponton. On nous dirige sur le pont principal, dans l'unique cabine. Une centaine de sièges vides attendent autant de paires de fesses. Nous ne serons pas plus d'une dizaine à bord. Plus de personnel que de voyageurs, en fait.
Le bateau ressemble un peu à ces vapeurs du siècle dernier où Hercule Poirot s'amusait à débusquer le meurtrier de Miss Fuckborough, étranglée dans son sommeil avec un foulard de soie appartenant à la femme du capitaine. Bref, encore du dépaysement, c'est limite trop !
Un gros coup de sirène. Nous quittons la berge. Nous somme sur l'Irrawaddy !! Olivier ne cesse de le répéter, comme pour s'en convaincre. C'est génial.

 

 

Nouveau lever de soleil, et celui-ci, on ne peut pas le manquer. Il est de toute beauté. Le ciel change de couleur à chaque seconde. On voit même l'endroit exact où le soleil pointera dans un instant, tellement le bleu devient rose puis mauve sur une zone précise, comme une répétition générale avant le spectacle, une pré-impression. Je mitraille tant que je peux, je ne suis pas un pro et je sais que photographier un lever ou un coucher de soleil est assez délicat si l'on veut un bon résultat. Olivier mitraille tant qu'il peux, il est plus pro que moi et ça m'énerve! Il va encore faire des photos à tomber.
Et voilà. L'instant d'après, une fine pointe éclatante apparaît, concentrant et diffusant en même temps toute la lumière alentours d'un rouge brillant, puis la pointe se transforme en tâche puis en fin croissant. On peut véritablement voir le soleil bouger ! Puis une seconde plus tard, une lumière pâle et puissante irradie le ciel d'un coup, et c'est une nouvelle fois magnifique et mystique. Presque tous les passagers sont maintenant sur le pont, les objectifs pointés dans la même direction.

 

 

La matinée se déroule doucement, lentement au rythme des moteurs que nous descendons voir et photographier (oui, lecteur. Nous aimons la photographie). La salle des machines fait environ 20 m2, le tableau de commandes me rappelle celui d'un ordinateur dans années 70, assez rudimentaire, mais ça tourne à plein régime, les courroies sont tendues, l'air chaud et chargé de gasoil. Sur le premier pont et la plateforme supérieure, on se promène, on observe, on scrute même, on dit bonjour aux pêcheurs que l'on croise sans oublier de les canarder. Petit déjeuner offert par la compagnie sur le premier pont, assez simple mais qui cale, comme celui donné par l'hôtel : des tranches de pain grillé, des œufs durs, une banane, une boisson chaude. Puis Olivier met ses bouchons d'oreille et s'allonge sur une rangée de 4 sièges dans la grande cabine et finit sa nuit. Je continue de me promener un peu partout, prend de nouvelles photos mais finalement je baisse les armes : le sommeil me gagne. Il est 10h30. Je me couche une rangée avant lui, mets mes bouchons également et m'endors jusqu'à midi.
Un repas délicieux au pont cuisine - nouilles frites aux légumes et au porc - et nous enchaînons l'après-midi avec autant de facilité et de douceur que la matinée. Je finis par craquer et faire tomber le tee-shirt pour m'installer sur le pont arrière et prendre un bain de soleil comme l'un des autres passagers. Je regarde le plan GPS : il est 15h et on en a encore au moins pour deux voire trois heures de navigation.

 

 

Nous sommes arrivés bien après l'heure espérée : 19h45 ! La fin du périple était bien longue, le soleil était couché depuis longtemps. Mais notre croisière aura duré à peu près aussi longtemps, voire même plus longtemps que le vol de Paris à Séoul... On n'a pourtant pas vu le temps passer. Comme quoi, tout est relatif.

L'arrivée dans Mandalay est pittoresque. Les quais sont tellement encombrés de bateaux que le nôtre s'amarre simplement à un autre et nous descendons à terre en traversant leur cabine ! Évidemment suivis dans la cabine même par des porteurs de valises, des chauffeurs de taxi et autres vendeurs.

 

 

Birmanie   361

L'arrivée dans Mandalay a également de quoi inquiéter Olivier pour qui c'est la première grande ville asiatique. Moi, en vieux briscard du globe je suis habitué aux trottoirs de Manille ou aux rues de Chennai. Olivier va de découvertes en découvertes, semble-t-il. Il ne s'attendait certainement pas à une ville si sale et si grouillante, car Mandalay ressemble aux autres grandes métropoles asiatiques : une circulation anarchique, rendue encore plus hallucinante lorsqu'on sait que les Birmans conduisent à droite, comme nous... mais avec le volant à droite également! Période britannique oblige, le code de la route imposait la conduite à gauche puis en 1970 la junte militaire décida de rompre avec le passé colonial et de passer à droite. Mais les voitures restent vieilles ou bon marché et japonaises, donc toujours avec le volant à droite... ça doit être sympa pour doubler...
C'est donc le chaos dans la ville lorsqu'on arrive à bord de notre moto-taxi : une moto qui tire une sorte d'arrière de pickup grillagé dans lequel on monte et on s'entasse. Très local. Olivier hallucine de voir notre chauffeur doubler sans visibilité, en deuxième voire troisième position, ou prendre à gauche à un carrefour en empruntant directement la voie de gauche et zigzagant entre les véhicules en sens inverse, ou encore couper brutalement la route à un gros camion déjà lancé à vive allure, à grand coups agressifs de klaxon. Ça me rappelle des souvenirs, mais je suis plus serein.

 

Nous arrivons finalement à l'hôtel E.T. (ne demandez pas pourquoi ce nom) et nous prenons notre chambre, au 4ème étage sans ascenseur évidemment. Nous déposons nos affaires puis partons en quête d'un endroit où manger. Un buffet à volonté fera l'affaire dans une rue non loin, on s'occupera du régime au retour. Ce soir, c'est du gras au repas !
Retour rapide, car demain nous devons nous lever à 6h pour partir voir la plus longue passerelle en teck au monde. Oui, Monsieur. On n'est pas des globe-trotters de pacotille, nous. Quand on voyage, c'est pas pour rien !

 

 

 

 

 

 

 

 Notre Avis sur 5 

 ... qui n'engage que nous!

 

Croisière sur l'Irrawaddy : 🤩🤩🤩🤩

   Expérience originale. A faire.

 

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Pourquoi "Ways and Days"?

Ways, c'est "chemins" en anglais. Et days, jours, bien sûr.

A travers ce blog, je partage ma double passion : la photographie et les voyages. Rien de bien extraordinaire, évidemment, mais ce ne sont pas de simples voyages "géographiques" qui me font parcourir des chemins aux quatre coins du monde, même si l'attrait est évident. Je fais également de la photo d'UrbEx, c'est à dire d'exploration urbaine, qui m'entraîne à découvrir des lieux abandonnés : capter le souvenir de cette vie passée, de cette agitation qui n'est plus, capturer les traces du temps, de ces jours, de ces années, envolés, le délabrement progressif des murs, des meubles, des objets oubliés, ces atmosphères pétrifiées, imaginer des vies souvent d'une autre époque, penser à ces âmes qui ont un jour parcouru ces lieux constitue pour moi autant de voyages temporels.

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