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Dernière matinée à Edimbourg, nous prenons le petit déjeuner dans un autre salon de thé. Je reprends des œufs brouillés au saumon pour comparer avec ceux de Loudon's... aussi bons! Puis la terrible épreuve du retour au bus se profile à l'horizon : souviens-toi, lecteur, que ma valise a violemment décidé de faire sécession avec sa poignée escamotable à notre descente de l'avion, et j'ai dû marcher ces maudits 840 mètres l'échine cassée en deux pour pouvoir tirer ma vie brinquebalante. Eh bé là, c'est forcément le Retour, la Revanche. Il faut retourner à l'arrêt de bus. Quelle tanasse.

Et c'est en arrivant à la résidence où nous sommes logés, devant laquelle se trouve un arrêt de bus, que je vois ce magnifique monstre de mécanique, tout de noir peint, avec un joli 35 floqué aux fesses et un bandeau défilant au sommet indiquant "AIRPORT" que je comprends qu'il y a un Dieu, même ici chez ces Pictes qui se peinturlurent la moitié du visage en bleu et ne portent pas de culotte sous leur jupe plissée!

YES! On va prendre la ligne municipale. Plus longue, moins chère, et c'est pas grave si on avait déjà acheté les billets retour sur l'autre ligne. Ouf, sauvés : mon dos, ma dignité et ma raison.

 

ARNAQUE

 

Fallait bien que la première arrive à un moment où à un autre. Nous nous jetons dans sa gueule sans sourciller. Nous nous rendons au loueur de voiture. Alors pour être clair : très mauvaise expérience avec EASIRENT. Comme toujours, on veut faire des économies pour l'indispensable et comme souvent, ça se retourne contre nous.
La voiture est réservée au nom d'Olivier, c'est donc à lui de fournir sa carte de crédit pour finaliser la transaction. L'agence, comme partout, veut faire une pré-autorisation de paiement pour la caution. 1250£. Soit. Le type qui s'occupe de nous et nous appelle "my friend" à tout bout de champ revient vers nous et nous annonce que la carte fournie est une carte de débit, et non de crédit. C'est une carte visa premier tout ce qu'il y a de plus normal. Mais de débit. Oui, my friend, nous on ne vit pas au-dessus de nos moyens, on n'a pas besoin de crédit (cela ne changera pas plus tard qu'après ce voyage)!! Manque de pot, il ne peut pas faire de pré-autorisation. Donc pas de caution. Donc il n'y a pas d'autre moyen pour que la voiture soit assurée que de nous faire acheter la formule d'assurance complète. My friend. C'est soit ça, soit il est désolé mais nous n'aurons pas la voiture. L'assurance nous coûte 231£ (environ 260€), pour une location de 300€ et des chardons (nous sommes en Ecosse). C'est pas une pilule, c'est un suppositoire, qu'on nous fait avaler. Et un suppositoire déjà utilisé, en plus. Ça passe mal.

On se plaint, ce n'était pas écrit dans le contrat, c'est de la vente forcée et le type nous explique en boucle, my friend, qu'on ne peut pas faire autrement, qu'il leur faut une garantie. Alors déjà, lui dis-je, t'arrêtes de nous appeler tes potes car en ce moment même, on est tout sauf ça. Autant t'as l'air sympa et dans une autre vie on aurait pu manger des chamallows à la montagne autour d'un feu, mais là, non.
Rien n'y fait. On avale le suppositoire, à sec. Non, non, non, lecteur sarcastique, garde-toi bien de penser à dire quoi que ce soit sur cette dernière expression, je suis capable d'agression à distance lorsque je me sens abusé.

Nous prenons donc la voiture. Pas d'état des lieux puisque nous sommes couverts contre à peu près tout sauf une guerre thermo-nucléaire, ou la diarrhée peut-être, c'est déjà ça. Je jette négligemment les papiers de protection de tapis qui sont à mes pieds sur le sol devant l'agence, ils les ramasseront, je m'en fous. C'est moche, mais ça soulage un tantinet.

 

À GAUCHE TOUTE

 

Vient l'heure de la conduite à gauche. Grand moment, bien sûr. C'est Pentax qui s'y colle en premier. Passé la découverte pratique du levier de vitesse à gauche, et pour moi de l'assise à gauche sans volant (je cherche encore les pédales), c'est un ensemble de réflexes à revoir, en miroir. Dès qu'on est derrière le volant, nous sommes tour à tour pris d'une indécente envie de caresser la porte pour passer les vitesses. On frôle également les bas-côtés, irrésistiblement attirés par les bords de route, pour une raison obscure.
Direction : Dunnotar Castle.

 

DUNNOTAR CASTLE

 

 

 

 

Balayée par les vents du large, dressée sur un piton rocheux qui s'enfonce dans la mer et encadrée de hautes falaises et de criques de galets, c'est l'une des ruines les plus fabuleuses de toute l'Écosse apparemment, ne serait-ce que pour le panorama. Pour un premier château, on fait fort.

Son histoire est assez mouvementée : en 1297, William Wallace ("Braveheart") y brûla toute une garnison de soldats anglais dans la chapelle. 400 ans plus tard, 122 hommes et 45 femmes, tous presbytériens, y furent également enfermés et torturés. Pas très jouasse, l'époque.

Nous y accédons par un sentier qui serpente en descendant le long de la falaise avant de remonter sur le piton. Une muraille de galets nous observe sur la droite. A gauche, une pente abrupte vers la mer et les rochers environnants. La voie pavée vers la porte d'entrée nous fait remonter le temps, je m'envole... Avant même d'acheter les billets, le passage de la herse (disparue) est fantastique. Les murs de granit sont épais mais les espaces sont restreints. Tout est recouvert de mousses aux multiples teintes de vert qu'éclairent les ouvertures étroites des meurtrières. On sent, on voit le temps qui a passé, qui a mangé les arêtes saillantes et coloré la pierre.

 

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Une fois dans l'enceinte, nous découvrons des bâtiments épars, la plupart sans toit comme la chapelle. Le sol est recouvert d'une pelouse magnifique vert clair sans aucun défaut qui fait d'autant plus ressortir les bâtiments par contraste. Une citerne, des baraquements, une cave, une forge, une cuisine, une boulangerie avec ses fours et la présence maintes fois documentée d'une dame verte qui hanterait la pièce à la recherche de son enfant perdu (dans la pièce adjacente, une tâche sombre de mousse verte a recouvert un mur en forme humaine... cause ou conséquence...?) : tout y est, en plus de la vue spectaculaire.

 

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la dame verte de Dunnottar ?

 

Nous arpentons les lieux pendant une bonne heure, à jouer avec la bruine/pluie qui tombe sporadiquement puis il est l'heure de décoller car nous avons encore un autre château à voir, qui a prétendument inspiré Bram Stoker lorsqu'il écrivit Dracula.

 

À GAUCHE, PUTAIN !

 

Je pense que tout est dit dans ce titre grossier. En quittant le château de Dunnottar, nous sommes si grisés d'avoir visité l'endroit que nous plaisantons alors qu'Olivier s'engage tranquilou-bilou sur la voie de droite, comme à la maison. Sauf qu'en face, il y a une petite voiture qui arrive, avec une vieille dame au volant, qui ralentit, puis s'arrête et patiente tranquillement que ces blaireaux d'en face comprennent qu'ils conduisent du mauvais côté.
Lorsque je m'en rends compte, mon sang ne fait qu'un tour et je hurle : "A gauche, putain!" à Olivier qui reprend immédiatement le bon côté. En passant à notre niveau, le temps ralentit : la mamie tourne la tête vers nous au ralenti, le moteur de sa voiture ronronnant méchamment et seule une bande de lumière vient éclairer ses yeux qu'elle plisse lentement en nous pénétrant de son regard glacial. Puis tout reprend sa vitesse normale.
Ma vie est un film ébourriffant.

Plus tard, nous aurons droit à une deuxième tentative de la part d'Olivier de montrer aux Écossais de quel côté il faut conduire. Après un stop, il tournera à gauche et empruntera la voie de droite. Non. Je ne serai pas grossier une deuxième fois. Beaucoup d'émotions, néanmoins.

 

ABERDEEN ET ELLIE

 

Le deuxième château se trouvant au nord d'Aberdeen, nous décidons de nous arrêter à notre chambre de ce soir, chez l'habitant, pour se présenter et poser les affaires. Ellie nous reçoit avec une grande gentillesse. Prof de géographie, la grosse quarantaine, elle vit dans une petite maison cosy dans un quartier assez class et calme où toutes les maisons se ressemblent. Elle nous accueille avec son fils (?) David, à qui on n'arrive pas à donner d'âge mais qui a probablement la vingtaine.
Maison super clean, conviviale, à la décoration nordique, un très bon premier contact avec les locaux.

 

SLAINS CASTLE

 

Puis nous repartons pour notre dernière visite de la journée : Slains Castle. Beaucoup plus de murs, aussi peu de toits, en bordure de falaise, le spectacle promet d'être grandiose une fois de plus. Nous arrivons sur place vers 19h et nous garons au parking. Le Routard nous indique une balade d'un quart d'heure pour parvenir au château que l'on voit au loin. Le chemin blanc est là, nous l'empruntons. Le temps se couvre, la température baisse, ce sera probablement une visite rapide.

 

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Au bout d'un temps infini, nous arrivons à bout de ce maudit chemin blanc tout droit qui n'en finit pas et le château se dresse devant nous. Mouais, bof. Une partie des bâtiments est recouverte sous ce qui ressemble à une tentative de restoration, le reste semble être en brique et granit.
À l'intérieur, c'est un véritable labyrinthe de passages et de couloirs, tous envahis par les herbes et des zones plus ou moins boueuses. Nous montons au sommet de la tour. La vue est quand même étonnante. La lande à perte de vue sur la droite, tandis qu'à gauche c'est la mer qui s'étend jusqu'à l'horizon.

 

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C'est plus une visite d'urbex qu'autre chose en fait. Aucune protection d'aucune sorte, le bâtiment est ouvert aux quatre vents, au bord du précipice. Plutôt dangereux pour les familles. Tiens, et en parlant de famille, en voilà une qui est moins bête que les autres : ils ont emprunté le chemin blanc en voiture (oui, c'était possible, mais à aucun moment l'idée ne nous a effleurés). Shit.
Un peu déçus, nous sommes. Si l'inspiration est vraiment venue à Stoker ici pour son vampire, il devait avoir sacrément bu ou fumé.

Sur la route, nous repassons devant un golf club appartenant à Donald Trump. C'est donc ici ! Une furieuse envie de prendre une photo les fesses à l'air devant l'entrée s'empare de moi mais je n'en fais rien.

Nous nous arrêtons au premier pub venu pour dîner avant que 21h soient passées car après, plus personne ne sert à manger. C'est donc à Cruden Bay, un petit village perdu dans la lande et battu par les vents que nous trouvons refuge et où l'on nous sert un dîner quasi-gastronomique excellentissime !

Retour à la chambre vers 23h et quelques, où un lit et un canapé moelleux au possible nous attendent bien sagement.

 

 

 

 

 Notre Avis sur 5 

 ... qui n'engage que nous!

 

EASIRENT, location de voiture : 🤬

  Préférer un âne, cela coûtera moins cher en carottes. Ou bien lire les petites lignes.

Dunnottar Castle : 🤩🤩🤩🤩

✅  cadre fantastique, à ne pas manquer.

  Seuls les murs subsistent, pas de visite intérieure.

Slains Castle : 🤩🤩

✅  surprenant, curieux.

  abords dangereux avec des enfants, rapidement oubliable car peu de choses à voir au final, si ce n'est le cadre.

 

 

 

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Pourquoi "Ways and Days"?

Ways, c'est "chemins" en anglais. Et days, jours, bien sûr.

A travers ce blog, je partage ma double passion : la photographie et les voyages. Rien de bien extraordinaire, évidemment, mais ce ne sont pas de simples voyages "géographiques" qui me font parcourir des chemins aux quatre coins du monde, même si l'attrait est évident. Je fais également de la photo d'UrbEx, c'est à dire d'exploration urbaine, qui m'entraîne à découvrir des lieux abandonnés : capter le souvenir de cette vie passée, de cette agitation qui n'est plus, capturer les traces du temps, de ces jours, de ces années, envolés, le délabrement progressif des murs, des meubles, des objets oubliés, ces atmosphères pétrifiées, imaginer des vies souvent d'une autre époque, penser à ces âmes qui ont un jour parcouru ces lieux constitue pour moi autant de voyages temporels.

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