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Grasse matinée royale, ce matin : premier réveil vers 5h20, lorsque nos voisins de chambrée, deux Suisses allemands, décident de se lever aux aurores. L'un des deux ressemble à Antoine Griezmann, ce qui n'est foncièrement pas déplaisant, mais même Griezmann à 5 du, ça me met la haine au final. Surtout que j'ai l'impression que son pote s'amuse à froisser des sacs en plastique, penché au-dessus de mon lit, juste à côté de mes oreilles, un sourire vicieux plaqué sur le visage.

Il va par contre passer près de vingt minutes debout entre les lits, les mains dans la poches, à glander, alors qu'on pourrait tous être bons amis et se laisser dormir les uns les autres, c'est tout de même balaud.

Nous finissons par nous lever vers 8h. Les deux douches sont prises d'assaut depuis une heure, donc on s'habille, on traverse le charmant petit carré d'herbe vers le second baraquement pour prendre le petit déjeuner.

 

WEE BREAKFAST

 

La cour internationale des miracles. Il y a de tout : des Allemands, en troupeau familial, limite encordés pour ne pas se séparer, nos voisins Suisses donc - ils sont encore là et déjeunent, depuis 5h30 qu'ils sont debout, j'te jure, lecteur, des fois, y'a vraiment des bourre-pifs qui se perdent - mais aussi une autre famille de Suisses, que l'on reconnaît à leur accent français un peu râpeux et un groupe de Coréens plus âgés.

 

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Nous toastons nos tartines et analysons comment se gère le déjeuner en self-service. Olivier remarque de suite la table des Coréens. Il ouvre des yeux ronds : "C'est ça qu'on a au petit déj!?", les babines en alerte. "Non, ça c'est le petit déj des Coréens," lui réponds-je (ouh que c'est moche comme formulation). En effet, les Coréens se sont cuisiné un vrai repas avec poisson frit, œufs cuits, riz et légumes, salade de concombre au sésame (je la reconnais d'une précédente expérience avec cette culture...). D'ailleurs, le Suisse allemand regarde également la table et demande carrément au Coréen bedonnant :" Is it breakfast?" et l'autre de répondre en grognant un peu : "Yesseu, it izeu mine." (oui, c'est le mien). OK, no touchy, donc.
Non, nous, nous avons le petit déjeuner prévu : continental, en self-service. C'est pas le plus goûteux mais au moins ça nous tiendra jusqu'à midi, car on ne sait pas trop comment va s'organiser la journée. Les Coréens, eux, ne se posent pas ce genre de questions. Ils ne se posent aucune question, d'ailleurs. Ils mangent.
Je suis misophone, pour ma part. Une maladie pas si rare qui consiste à ne pas supporter certains bruits, notamment ceux de bouche. Et alors là, c'est un festival. Jamais entendu ça de ma vie. Je préfère en rire sur le coup, assez fort pour ne pas les entendre, puis après ça se calme. J'ai bien failli perdre la raison l'espace de quelques instants.

Après la douche, nous débutons avec la seule et unique visite du jour : la Smoo Cave, sorte de double-grotte creusée par la mer de l'extérieur et par une rivière de l'intérieur. La roche n'avait aucune chance dès le départ, la pauvre... Bon en fait, heureusement que c'est gratuit parce qu'il n'y a pas grand-chose à voir. L'ouverture béante par laquelle on entre est sympa, puis on emprunte un petit couloir de bois qui mène dans un grand boyau au bout duquel se trouve une barrière parce qu'après, c'est de l'eau. Ils organisent des virées en barque, en face, par le trou qu'on voit, pour aller visiter la seconde grotte. Bref, pas la peine de s'y attarder.

 

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THE DURNESS HIGHLAND GATHERING

 

 

11h et des chardons, il est temps de partir au centre ville pour le début des Highland Games ! Je n'attends que ça depuis longtemps. Pas le kif du jeté de tronc ou du kilt, non, non, lecteur suspect, juste... euh, comment dire ça... Bon si quand même un peu le kif du jeté de tronc en kilt... Mais c'est un ensemble en fait, c'est comme ça qu'il faut le voir.

Au syndicat d'initiative (Visitor Centre), on achète un porte-monnaie "mouton écossais" pour notre argent commun parce que c'est galère de s'y retrouver sinon et on nous donne un programme de la journée. Ça commence à midi par une fanfare qui va défiler de la place du village jusqu'au terrain des Jeux. L'événement se déroule sur le terrain de sport de Durness, une gigantesque étendue de pelouse bordée d'une côté par une grosse butte rocailleuse et sur laquelle est peinte une simple ligne blanche ovale semblant marquer une piste d'athétisme. Tout l'espace est délimité par une corde. A l'intérieur, une plate-forme en bois avec un micro, des hauts-parleurs orientés dans les quatre directions et un filet de protection destiné au lancer de poids, au fond. Tout va donc se dérouler ici même.

Les Highland Games sont un événement sportif et culturel qui se déroule dans de nombreux pays, bien que principalement en Ecosse. Jadis, il s'agissait pour le roi ou les chefs de clan de choisir leurs hommes de garde. Les épreuves de force étaient donc tout indiquées. De nos jours, en tout cas sur ceux auxquels nous allons assister, tout le monde peut participer : chaque jeu est dédoublé en version écossaise et version ouverte à tous.

Compétitions de danses traditionnelles, athlétisme (lancer de poids, de marteau, courses de fond et de vitesse), ou jeux plus loufoques (tilt the bucket, pour faire une sorte de joute en brouette, tug o'war, le fameux tir à la corde, chucking the wellie, le lancer de botte lestée pour les dames, mais aussi batailles de polochons à califourchon sur un tronc et j'en passe).

Chaque jeu offre une petite somme d'argent aux trois premiers. Le plus richement récompensé est le vainqueur du lancer de tronc qui remporte 80£ si je me souviens bien.

 

 

LES HIGHLAND GAMES

 

Nous passons par le terrain de jeu et achetons notre pass pour la journée (6£). On nous donne un bracelet jaune à porter au poignet. Puis nous filons sur la place du village car le son des cornemuses retentit déjà. L'école de musique locale produit son élite, son orchestre : ils sont tous habillés en kilt évidemment, garçons comme filles, aux même couleurs, et jouent des airs traditionnels probablement. Les cornemuses sont magnifiques, le son caractéristique porte loin, on se sent soudain véritablement en Ecosse ! Les grosses caisses tambourinent en rythme avec des pompons dans les mains qu'elles (ce sont deux filles) font virevolter à chaque mesure. Tous ont le visage impassible et lorsqu'ils commencent le défilé vers le terrain de jeu, leur prestance est incroyable, surtout la leader, je ne sais pas comment elle s'appelle, qui marche devant avec un grand bâton qu'elle manipule d'une manière apparemment assez codifiée. Son visage est figé, sérieux, fier. C'est de l'Ecosse, qu'on parle, on n'est pas des majorettes, ici, pourrait-elle dire... Derrière suivent les pontes locaux, dont la chieftain des Jeux, en quelque sorte la présidente pour cette année.

 

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Tous les officiels marchent au pas derrière l'orchestre, tous vêtus en traditionnel, c'est vraiment magnifique à voir. Je cours à droite puis à gauche, je shoote tout ce que je peux shooter, devant, derrière, comme quand je suis en mission-mariage, comme si j'étais accrédité... Mais personne ne me dégage ou ne dit rien, donc je prends mon pied tout du long. Ils sont sympas, ces Ecossais, quand même !

 

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Un tour de terrain et les musiciens disparaissent, laissant la voie libre à un seul bagpiper (joueur de cornemuse) dans un coin du terrain, coincé sur son estrade en béton entre deux stands de saucisses et autre fish and chips. Ils sont deux ou trois en fait et se relayeront toute la journée pour jouer non stop (en fait, c'est aussi une compétition, mais je ne le sais pas à ce moment-là.)

Alors, une précision, cher lecteur : je trouve la cornemuse très émouvante comme instrument : ce double son, la mélodie nasillarde soufflée sur une autre note unique servant un peu de toile de fond sonore à l'ensemble pourrait m'arracher des larmes, un jour de vent froid, de face, et en pelant des oignons. Bon peut-être pas des larmes mais cela reste une belle sonorité. Mais toute une après-midi. TOUTE une après-midi... Tu ne veux même pas imaginer, lecteur horrifié, où nous avons envie de lui mettre ses tubes, au bagpiper, à la fin de la journée...

Sur un côté de la zone de jeux se trouvent des stands de restauration, dont celui de deux adorables mamies auxquelles nous promettons de revenir au vu des desserts aux fraises et chantilly qu'elles mettent en exposition. Il y a également des stands de babioles, de plantes, et même un clown et un micro-manège. Une véritable kermesse de village, c'est vraiment génial. L'esprit est bon enfant, tout le monde peut participer aux épreuves, les enfants se promènent avec des ballons, ici ça chahute, là ça mange des frites, les odeurs se mélangent pendant que le présentateur annonce régulièrement l'ouverture des épreuves au public qui doit se préparer et se présenter en bout de piste de course.

 

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C'EST PARTI

 

Après le discours d'ouverture, il est 13h et les jeux commencent. Comme pour un meeting d'athlétisme, plusieurs épreuves se déroulent en même temps mais on voit tout sans avoir à se déplacer. Le plus gros des gens s'est regroupé sur la butte ou des sièges sont installés jusqu'au sommet. Certaines familles ont apporté des grandes couvertures et pique-niquent, le soleil joue avec les nuages, il n'y a pas de vent, et comme le terrain est en bordure de falaise près d'une petite baie avec Sango Sands, sa plage de sable clair, le décor nous paraît incroyablement magnifique. On ne pourrait pas se trouver ailleurs et s'y sentir aussi bien, juste à cet instant.

Nous assistons au 100 m des ados, garçons puis filles, puis à celui des hommes. Viennent, dans le désordre, les courses de egg and spoon, la course de l'œuf à porter dans une cuillère à soupe sans le faire tomber. Les tout-petits sont surexcités, prenant la compétition avec grand sérieux. Les œufs (durs) tombent, sont ramassés, on continue et on essaye de marcher vite pour toucher le ruban le premier.

 

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Pendant ce temps, les vrais athlètes sont au lancer de poids. Là, la compétition n'est pas ouverte, on est sur du local, du bestiau enraciné ici depuis des générations. Les types sont des "stéréo-" types, pour ainsi dire : grands, massifs, impassibles, on sent que c'est du sérieux, là aussi. Tous en kilt, c'est le réglement, mais non, lecteur coquin/lectrice coquine, ils ne sont pas nus dessous. Ils sont en collants ou en shorty lycra, tout ce qu'il y a de plus normal pour faire du sport. Les poids volent et s'écrasent en perforant la belle pelouse, on mesure les distances, on les ramasse, on les essuie et on recommence.

 

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Il y a en fait toujours quelque chose à voir. Sur la butte, les gens plaisantent, encouragent, frappent des mains, on sent bien une ferveur communautaire s'emparer de tous. Nous, la ferveur, elle est en attente d'énergie. On a faim. A tour de rôle pour garder les affaires, nous allons nous chercher à manger. Evidemment, pour moi, c'est fish and chips. Que manger d'autre pendant des Highland Games!? En me voyant revenir, Olivier se décide à prendre la même chose. Quant aux fraises/chantilly, ça sera pour 4h (déception néanmoins : la chantilly n'est pas sucrée. Mais on ne dira rien pour cette fois).

Les épreuves se poursuivent, au lancer de poids succède le lancer de marteau, tout aussi impressionnant, leur chorégraphie de lancer est incroyable. Nous assistons aussi à des compétitions de danses folkloriques où les danseurs (petits) ou danseuses (adolescentes) sont habillées avec d'autres habits traditionnels - mais bon sang, combien de traditions ont-ils, ces gens là? - et dansent tour à tour le highland fling, qui ressemble un peu au stepdancing irlandais, la danse où seuls les jambes et les pieds bougent, sauf qu'ici les bras aussi, une danse autour d'épées disposées en croix au sol, des jigues... Sympa. Nouveau. Curieux. Original. (Bon en fait, c'est comme la cornemuse : au bout d'un moment, l'esprit s'évade...). C'est culturel, te dis-je, on n'y peut rien.

 

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Puis c'est au tour du saut en longueur et en hauteur. Viennent également les courses en sac pour les enfants et les ados, à crever de rire. Les petits se donnent à fond, certains le portent dans leurs yeux, ils n'ont que l'arrivée en tête, même lorsqu'ils s'écroulent à quelques mètres et qu'un autre leur passe devant. Il y a des larmes, suivant les chutes, et les perdants repartent avec des friandises.

 

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Mais les coureurs de fond, 6km dans les dunes et autour du village, sont déjà en train d'arriver, sous les applaudissements du public. Femmes, hommes, jeunes et vieux ont tous participé en même temps et arrivent dans divers états. Tout le monde y va de son encouragement, l'esprit est fantastique.

Les batailles de polochon sont marrantes, même les femmes s'y mettent, à se battre à califourchon sur un tronc, au-dessus d'un gros matelas. Puis c'est le lancer de bottes lestées. Comique. Les éclats de rire fusent, tout comme à l'une des dernières épreuves, Tilt the bucket, ou un seau est fixé à un axe horizontal sur un portique et rempli de bière (oui!). Les participants, au nombre de deux par passage, ont une brouette et une lance en bois. L'un doit pousser l'autre qui tient la lance, avachi dans la brouette, et tous deux courent vers le seau et doivent faire passer le bout de la lance dans une planche trouée fixée sous le seau de manière à ne pas le faire basculer et se faire tremper. Bref, les photos seront plus parlantes qu'un long discours!

 

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Certains y parviennent, mais la plupart visent mal et la lance, au lieu de s'enfoncer dans le trou et ne pas faire bouger le seau, tape à côté sur la planche et fait basculer l'ensemble. A vue de nez, c'est environ 3 à 5 litres de bière qui leur tombe dessus, sous les hourras hilares des spectateurs. Tordant. Et le type chargé de remplir le seau après chaque échec en rajoute un peu en aspergeant les compétiteurs au moment où ils passent...

Parmi les épreuves "lourdes", le "lancer de poids par-dessus la barre" et celui de tronc sont impressionnants. Pour la première, le lanceur tourne le dos à une barre horizontale placée à 3m de hauteur et doit faire passer un poids d'une douzaine de kilos par dessus en le lançant en arrière. Le record mondial est à 5,70m et des brouettes. Il n'a pas été battu, même par son détenteur, qui était présent. Quant au lancer de tronc, c'est en fait un pylône en bois qu'on leur dresse aux pieds (ils sont quand même 3 types à le redresser pour qu'un seul le lance, c'est dire s'ils sont costauds!) et qu'il doit soulever en appui sur son épaule, avant de courir et le lancer en le faisant basculer. Stupéfiant.

 

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Puis vient l'heure de la dernière épreuve : le tir à la corde. Ladite corde doit faire pas loin d'une cinquantaine de mètres pour une petite dizaine de centimètres d'épaisseur. Pas une corde de danseuse, hé? Les hommes s'affrontent en équipes de 8, puis c'est au tour des femmes, et pour les deux, ça piaille, ça hurle, ça gémit, ça encourage de toute part, sous les cris des leaders de chaque équipe qui donnent le rythme: "Pull! Pull! PUUUULL!" Puis lorsque la Chieftain, qui se tient au centre, devant la marque rouge, détermine le vainqueur, tout le monde se félicite, se serre la main ou s'embrasse.

 

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PLUIE

 

Evidemment, on ne se sentirait pas totalement en Ecosse si la pluie n'était pas venue interrompre les jeux par deux fois. Mais les épreuves continuent un moment et les gens, comme si de rien n'était, vont se protéger dans deux grandes tentes à l'arrière et poursuivent leur discussions et leurs encouragements, la plupart une bouteille ou une canette de bière à la main, jeunes et vieux. Dès que la pluie cesse, tout le monde ressort et reprend sa place dans un mouvement totalement évident et instinctif. Un autre univers.

 

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Bon, tu l'auras compris, cher lecteur, c'était une journée riche en émotions.

Et ce soir, nous y retournons : un groupe de musique "folk rock" s'y produit pour "faire danser tout le monde". Il ne faudra pas oublier "d'apporter sa propre boisson" (ils n'ont certainement pas la licence de vente d'alcool pour la soirée) mais uniquement en canette ou bouteille, "les verres sont interdits"; Consignes particulières mais nous y serons. Nous avons déjà acheté nos boissons en revenant à l'auberge.

Pour l'heure, je suis dans la salle commune avec pas mal d'autres touristes de toutes nationalités occupés à dîner ou lire dans les fauteuils confortables et une famille de gros lourdauds emmerde tout le monde à diffuser des vidéos sur un téléphone à tue-tête. Et devine de quelle nationalité ils sont...?
Bien vu.

 

SOIRÉE

 

Eh bien, j'ai envie de dire : grandiose, comme d'habitude !

22h, nous partons pour le concert. Un gag : nous cherchons le village hall, la salle municipale où se produit le groupe. On passe une fois dans le centre (en fait, Durness n'est qu'un centre), une autre fois après demi-tour, la salle est introuvable. Pas un bruit, pas âme qui vive. En repartant vers une salle près de l'auberge qui pourrait être celle que l'on cherche, on voit un type qui promène son chien sur le bord de la route. On ralentit, je baisse ma vitre et le hèle : "Hello? Sir ?" Le type ne se retourne même pas. "HELLO, SIR ?" plus fort. Il se retourne enfin, mais comme par accident, et me regarde en me montrant son oreille. "huhuhhhuhh!!". Ma parole, lui aussi est sourd et ne parle pas. Je reste interdit. C'est pas possible, hein ? On a la tanasse, c'est clair. Olivier me regarde et éclate de rire. "Non mais imagine si ç'avait été moi!!!" Tu m'étonnes. Deux sourds en 2 jours, et en anglais, c'est un coup à s'étrangler avec sa langue.

Mais il y a un autre type de l'autre côté. Il nous donne la direction du village hall, c'est bien ce qu'on pensait, c'est la salle à peu près au niveau de notre auberge, là où on nous a vanté la plaque commémorative de John Lennon. Sa tante habitait Durness et il y est venu souvent étant jeune. Il a même écrit une chanson - In my life - qui parle du lieu. Donc ici évidemment, on en fait tout un patakès (tiens, c'est marrant, je réalise que je ne savais pas du tout comment écrire ce mot).

Bref, nous arrivons devant la salle. Effectivement, à travers les vitres tout en haut, on voit des lueurs colorées de spots. Par contre sur le parking, il n'y a que quatre voitures et un vendeur de kébab dans son camion, les bras croisés tandis que sa femme est assise à côté. Grosse ambiance, donc.

On se regarde, dubitatifs. On sort. Des accords saccadés résonnent, la porte arrière du bâtiment est ouverte. Ils sont en train de faire la balance. A l'heure de début. Super pro. Et en même temps, personne n'entre, personne ne sort, c'est chelou.
Olive me dit que peut-être les gens arrivent plus tard, mais je sais que non. Les Britiches, c'est pas des Latins, ils n'ont pas la notion du retard-parce-que-ça-commence-jamais-à-l'heure-et-les-gens-arrivent-toujours-après. Ici, ça commence à l'heure, toujours, et les gens n'arrivent jamais après.
On va quand même faire le tour du petit jardinet commémoratif, on suit un minuscule chemin dallé qui passe entre des plates-bandes et des massifs, tiens, on tombe sur la plaque concernant John Lennon, on continue, attention, marche pas sur la grenouille, oh elle est bizarre elle aussi, toute maronnasse. Puis on arrive au bout du jardinet. Et au bout de notre vie. On écoute. Une chanson en boucle, qui dure une éternité. Rien de vraiment folk, plutôt du rock gentillet. Rien de transcendant en tout cas.
La deuxième qu'ils enchaînent est du même acabit. Et toujours personne. Ah si, je mens : une voiture est arrivée, les personnes sont sorties, on s'est dit : ça y est, le monde arrive... elles ont acheté un kébab et sont reparties.

Pfff non allez, on plie bagage. Et nous sommes répartis nous aussi...

 

 

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 Notre Avis sur 5 

 ... qui n'engage que nous!

 

Highland Games🤩🤩🤩🤩🤩

✅  A faire absolument, pour l'ambiance! 

 

 

 

 

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Ways, c'est "chemins" en anglais. Et days, jours, bien sûr.

A travers ce blog, je partage ma double passion : la photographie et les voyages. Rien de bien extraordinaire, évidemment, mais ce ne sont pas de simples voyages "géographiques" qui me font parcourir des chemins aux quatre coins du monde, même si l'attrait est évident. Je fais également de la photo d'UrbEx, c'est à dire d'exploration urbaine, qui m'entraîne à découvrir des lieux abandonnés : capter le souvenir de cette vie passée, de cette agitation qui n'est plus, capturer les traces du temps, de ces jours, de ces années, envolés, le délabrement progressif des murs, des meubles, des objets oubliés, ces atmosphères pétrifiées, imaginer des vies souvent d'une autre époque, penser à ces âmes qui ont un jour parcouru ces lieux constitue pour moi autant de voyages temporels.

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