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J'ai perdu connaissance, aujourd'hui. Trop de douleur, d'un coup. Envie de vomir, l'estomac retourné et quand j'ai rouvert les yeux, Olivier avait mon pied dans sa main. Je n'ai pas compris de suite le pourquoi du comment, puis tout m'est revenu. Avec la douleur. Mais bon, je ne suis pas mort, c'est déjà ça.

Non, ne t'inquiète pas, lecteur inquiet, je vais bien.

Enfin. Je vais mieux. *soupir*
Bon, allez, j'arrête avant d'en faire trop et de ne plus être crédible. Le but ici est de me faire plaindre, pas de me faire huer. Je reprends donc la journée depuis le début.

Nous nous levons à l'heure dite, 7h15 et nous préparons. Il semble que tous les voyageurs de la chambrée se soient donnés le mot car tout le monde se lève peu ou proue à la même heure. Ce qui cause certains bouchons à l'unique douche. 8h, nous sommes dans la salle à manger, avec tous les autres aussi.
La préparation des petits déjeuners est épique. On se croirait dans la cuisine d'un grand restaurant : nous sommes une bonne douzaine à papillonner entre les tables, le comptoir à céréales et confitures, le four à micro-ondes, la gazinière et le frigo. Chacun a sa tâche, chacun attend son tour ou va faire autre chose en attendant, c'est assez ébouriffant et comique.

Nous nous asseyons finalement à une table avec nos céréales et sommes rejoints peu de temps après par la famille Suisse que nous avons vue hier. Échanges polis puisque nous sommes francophones (ça rapproche, à l'étranger) puis nous commençons à discuter de nos voyages respectifs, partageant les écueils et les incontournables. Il s'avère que ces gens ont également été en Islande ! Nouvelle discussion sympa sur nos découvertes... Et il est grand-temps de partir. Nous sommes en fait déjà en retard sur notre planning-qu'on-ne-tient-jamais-de-toute-façon. Vaisselle, essuyage (les joies des auberges de jeunesse) et dégageage de là. Direction Corrieshallock Gorge.

 

 

DÉPART

 

Corrieshallock Gorge. Bon, ça ne fait pas super envie comme ça à lire, voire même à prononcer, mais c'est un endroit sympathique à voir d'après notre guide. Une gorge, manifestement, donc avec des falaises vertigineuses de chaque côté. 2h de route. Nous y serons vers 11h.

Mais c'est sans compter avec les différentes vues plus magnifiques les unes que les autres qui vont nous forcer à nous arrêter bon nombre de fois sur le bord de la route, à la française (mais du bon côté. Souvent.) La route se déroule devant nous, égale à elle-même, traversant des paysages à couper le souffle, suivant l'éclairage du soleil. Des vallées, des maisons isolées devant un mur de roche grandiose, des étendues vertes bruissant sous le vent... Que du bonheur pour les yeux et les capteurs numériques.

 

 

 

CRAC !

 

Au détour d'un virage (gloire aux virages écossais qui nous font découvrir des merveilles à chaque fois qu'on les passe!) nous débouchons sur un loch (en fait ce qui serait un fjord en Islande : un estuaire. Il semble que loch soit utilisé pour les lacs et (sea) loch pour les estuaires), un de plus, donc, encaissé dans une vallée verdoyante. Une avancée de terre s'y enfonce sur laquelle est plantée une ruine de château médiéval. Et quand je dis une ruine, je devrais dire : la ruine d'une ruine. Car il est vraiment en piteux état. Mais si beau, avec cette tour à moitié écroulée qui s'élève encore fièrement au-dessus des eaux... Le temps n'est pas parfait juste à cet instant, mais le soleil revient régulièrement, et rapidement. On se gare limite au frein à main et on descend.

Pentax est déjà de l'autre côté de la route, à gambader tel un mouton écossais dans un vert pâturage... Moi, j'enfile rapidement mes chaussures de rando que j'avais enlevées pendant le trajet (à quoi ça sert de les garder dans la voiture? Pourquoi se faire du mal pour rien?), je prends mon sac de matériel photo et traverse la route en remarquant une autre voiture de touriste garée un peu plus loin derrière nous. Tiens, d'ailleurs, le couple revient d'une balade à la ruine apparemment, ils traversent la route dans l'autre sens. On se regarde machinalement puis chacun trace sa route.

La mienne me mène tout droit dans un trou à proximité du bord de la chaussée. Evidemment, c'est ma cheville gauche qui s'y engage. Evidemment, je n'ai pas lacé mes chaussures - à quoi bon? - donc lorsqu'elle commence à se tordre selon un angle peu commun, rien ne l'empêche d'aller au bout de sa course, jusqu'à un "crac!" qui me donne des sueurs froides rien qu'à y repenser.

Je me rétablis en jurant comme un curé défroqué, et me courbe aussitôt de douleur. La cheville est en alerte rouge, la douleur pulse en moi. Le type qui revenait à sa voiture me voit me plier en deux, retraverse la route et me demande si ça va, je lui réponds (en anglais, messieurs-dames, même à l'agonie, sans réfléchir!) que non, ça va pas trop là, ça fait un mal de chien. Mais non, je vais m'en sortir, je n'ai pas besoin qu'il m'aide, merci c'est gentil. Il repart. Pas moi.

De loin, Olive me voit courbé, m'apostrophe et sans réponse arrive en courant. Je lui raconte ma misère en deux mots mais je ne peux même pas me redresser tellement la douleur est vive et la tête me tourne. Jamais eu aussi mal que ça, vraiment, et ce n'est pas la première fois que ma cheville gauche joue avec mes nerfs (c'est peut-être parce que je joue aussi avec les siens....). Au bout d'une éternité où je parviens à me remettre droit sans trop avoir envie de vomir ou de hurler de rage devant la bêtise de la situation, Olivier me ramène à la voiture. Je m'assois tant bien que mal. Je gémis de douleur, lecteur ébahi : de douleur ! Non mais c'te fillette quand même. Ma jambe gauche est toujours à l'extérieur de la voiture, je suis assis, plaqué au siège, et je couine de douleur!

Et là, c'est le blackout. Lorsque je rouvre les yeux, je vois Olivier agenouillé avec mon pied nu dans sa main. Non, ce n'est pas un remake de Cendrillon, mais je ne comprends pas ce que je vois. J'ai l'impression d'avoir dormi. Et la douleur revient. Je l'avais même oubliée. Je comprends alors que je viens de reprendre conscience, je m'étais évanoui. Incroyable comment le corps peut réagir. Le fusible a sauté, protection du système général, ça fait trop mal, on ferme boutique.

20170729 113451C'est la deuxième fois que cela m'arrive, la première était lors d'un malaise vagal dans un bar à Bordeaux, toujours sympa de se faire remarquer ainsi - j'entends encore le videur parler à un type et lui dire que je dois être complètement bourrasse alors que mes potes m'ont sorti de la salle bondée et surchauffée quand je me suis écroulé au sol - bref, c'est la deuxième fois que cela m'arrive et c'est vraiment très dérangeant de réaliser à quel point on ne contrôle pas son corps. Du tout. Et moi qui suis plutôt du genre à vouloir tout contrôler, c'est dur à avaler.

Donc, une cheville en vrac. Je prie le bon Dieu que rien ne soit cassé mais je ne crois pas. Au bout de quelques minutes, j'arrive à la bouger dans tous les sens lentement. J'ai renvoyé Olive à ses photos, c'est idiot qu'il s'en prive, et je suis décidé à ne pas me priver des miennes. J'enfile de nouveau ma chaussure de randonnée que je lace cette fois et je fais un premier pas dehors. Je me sens des airs de Neil Armstrong sur la Lune, mais y'a personne pour me prendre en photo, donc tant pis. Je ravale ma fierté et je réussis à traverser la route. J'en profite pour cracher violemment sur le trou qui m'a fait souffrir et je poursuis mon chemin dans l'herbe.

Je prendrai finalement mes photos, juste plus lentement que je ne l'aurais fait. Tant que la cheville est en mouvement, la douleur est contenue, je connais l'angle à éviter. Au cours de la journée, après les périodes d'inactivité en voiture, les nouveaux premiers pas seront difficiles mais une fois échauffée, la cheville est faible mais viable. Et n'a pas trop enflé (que ce soir, en fait).

Oui, oui, oui, lecteur médecin, je te vois en train de faire "non" de la tête, la bouche serrée en fesses de poule comme pour dire "non mais n'im.porte.quoi, il fait. " je sais, je ne devrais plus m'en servir mais alors, quoi? hein? Je fais quoi, moi, chez les lanceurs de troncs, si je ne peux plus marcher? Non, l'immobilité n'est pas concevable. Je ramperai s'il le faut, mais je prendrai des photos.

 

 

 

 

 

LA GORGE CORRIE-MACHIN

 

Nous arrivons vers 13h à la gorge, après avoir fait nos emplettes pour le midi. On mange avant qu'il pleuve (la pluie ne nous lâche pas aujourd'hui) puis nous regardons le plan de la balade. Il y a un parcours assez pentu et court. Mais pentu. Et un plus long, environ 1km, mais accessible (au moins au début) aux fauteuils roulants, qu'ils disent! C'est parfait pour ma cheville de pintade.

Le sentier descend lentement en serpentant au milieu des bruyères en fleurs et d'autres... fleurs que Pentax se fera un plaisir de vous nommer car je n'y connais rien. (Pentax est très fort en nature : oiseaux et fleurs). De petits arbustes sont répartis harmonieusement et l'ensemble donne vraiment un air bucolique, pastoral à la scène. C'est très joli à voir. Je claudique comme je peux, je ne dis rien mais je me demande si je vais véritablement pouvoir marcher 1km...

Nous parvenons à un premier "point de vue". Nous sommes plus bas mais encore si haut par rapport à la rivière qui gronde en-dessous. Cette gorge est très profonde, sans faire de mauvais jeu de mot : au moins une cinquantaine de mètres. Nous poursuivons le sentier, qui passe dans une mini-forêt moquetée d'un tapis de mousses incroyablement vertes et épaisses. On dirait qu'on marche sur un matelas.

Puis nous arrivons au pont qui traverse le précipice. Quelques photos de l'eau qui rugit en contrebas puis nous remontons doucement à la voiture. Mouais. Très joli, mais pas inévitable.

 

Ecosse17   0615

 

 

EILEAN DONAN CASTLE

 

Le clou du spectacle. Une des raisons pour lesquelles nous sommes venus en Ecosse. La vitrine du pays. Ce château fut érigé au 13e siècle au carrefour de trois lochs, rien que ça, pour en interdire l'accès aux vikings. Perchée sur son îlot, la bâtisse fut défendue en 1539 par trois hommes seuls contre une flotte de 50 galères, c'est dire si sa position était stratégique ! Ce château, tu l'as probablement déjà vu, cher lecteur-de-ma-génération, au cinéma : c'est entre ses murs qu'à été tourné Highlander, avec Christophe Lambert et Sean Connery. Ah, tu vois?

Nous passons près de 20 minutes de l'autre côté de la rive à le photographier sous tous les angles. Il est magnifique. Un loch en fond, de la bruine, des nuages qui viennent lécher le sommet des montagnes environnantes, le cardre est magique.

 

 

On se dépêche quand même car la dernière admission est à 17h et il est... 16h30. Re-photo arrivés sur le parking, mais cette fois on est de l'autre côté, puis nous achetons les billets et empruntons le pont médiéval qui mène à l'entrée. En fait, le château fut rasé en 1719 et resta en ruines pendant deux siècles avant d'être rebâti selon les plans d'origine (conservés à Edimbourg) en 1932. Il est la possession du clan MacRae depuis des siècles.

A l'intérieur, l'histoire des murs se mêle à celle de la famille, de nombreux souvenirs sont dispersés au fil des pièces. L'héritière et propriétaire actuelle est une mamie de 88 ans. A remarquer : la salle des banquets, fantastique, toute redécorée telle qu'elle l'était dans les années 30, tout comme la cuisine, avec ses statues d'employés en taille réelle en train de cuisiner. Ils ont été jusqu'à reconstituer de faux plats avec de la fausse nourriture en cours de préparation : des carottes pelées, un rôti, des fromages, etc. Original. On se dit que pouvoir passer la nuit dans l'une de ces chambres, avec ces mannequins en-dessous, ça doit être quelque chose... Bizarrement, aucun fantôme de mentionné durant la visite. Juste un tableau étrange du rénovateur, au corps (en particulier le bras droit) totalement disproportionné par rapport à sa petite tête. J'en parle à l'employé en kilt qui surveille la pièce (car les photos sont interdites) : il ne l'avait jamais remarqué ! C'est pourtant flagrant.

Visite sympa.

 

 

 

SKYE

 

Nous sommes à 10 miles de l'île de Skye. Très renommée pour ses randonnées, ses paysages, ses chaînes de montagne majestueuses. Trop, même. Le site officiel du tourisme écossais a apparemment fait beaucoup (trop) de pub pour l'île et ce sont des déferlantes de touristes qui arrivent chaque jour. Nous en avons fait les frais ce soir : Nous avons été refusés d'un resto qui n'avait plus de place avant de trouver un pub qui nous accepte. La serveuse sympa nous demande si elle doit nous mettre sur la liste ou pas. Quelle liste? Ben, celle des gens qui attendent pour manger!
Ah ouais, carrément.

Nous patientons une dizaine de minutes en sirotant un cidre à la mûre. Un peu mémère, je te l'accorde, mais comme c'est nouveau, on goûte! On questionne la barmaid: "c'est tous les soirs comme ça? Autant de monde?" (on est au coude à coude dans l'entrée, entre les clients du côté pub, ceux du côté restaurant qui attendent d'être placés et ceux qui attendent d'être sur la liste avant d'attendre d'être placés). Oui, c'est comme ça tous les soirs. Elle souffle en souriant. Hier, y'a même deux bateaux de croisière qui sont arrivés au port!
Puis on nous appelle plus tôt que prévu et nous avons finalement notre table.

 

IMG 20170729 203916 330

 

Pour cette nuit, nous sommes logés dans une autre auberge de jeunesse qui dépend de la même association que celle de Durness. Ça m'a l'air propret et sympa, et douillet. Mais, pour en être plus sûr je vais rejoindre mon lit de ce pas et je te confirmerai ça demain. Bonne nuit, lecteur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Notre Avis sur 5 

 ... qui n'engage que nous!

 

Corrieshallock Gorge🤩🤩🤩

✅  A découvrir, petite balade sympa, mais pas inoubliable.

Eilean Donan Castle🤩🤩🤩🤩🤩

✅  un incontournable, LE château écossais typique.

❌  très touristique.

 

 

 

 

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Pourquoi "Ways and Days"?

Ways, c'est "chemins" en anglais. Et days, jours, bien sûr.

A travers ce blog, je partage ma double passion : la photographie et les voyages. Rien de bien extraordinaire, évidemment, mais ce ne sont pas de simples voyages "géographiques" qui me font parcourir des chemins aux quatre coins du monde, même si l'attrait est évident. Je fais également de la photo d'UrbEx, c'est à dire d'exploration urbaine, qui m'entraîne à découvrir des lieux abandonnés : capter le souvenir de cette vie passée, de cette agitation qui n'est plus, capturer les traces du temps, de ces jours, de ces années, envolés, le délabrement progressif des murs, des meubles, des objets oubliés, ces atmosphères pétrifiées, imaginer des vies souvent d'une autre époque, penser à ces âmes qui ont un jour parcouru ces lieux constitue pour moi autant de voyages temporels.

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