Ways and Days - J10 - Sequoia National Park

: USA - UN MARIAGE ET UN ROADTRIP !; 15 août 2014

Debout à 8.15, douche, sacs, on retrouve les autres au petit déjeuner où la machine à gaufres nous attend, toute chaude. Puis nous partons pour le Sequoia National Park. Le parc de séquoias géants où vit le plus grand du monde en volume : le Général Sherman. Nous nous arrêtons d'abord dans un Walmart pour acheter le nécessaire pour le pique-nique du midi dans le parc. Chacun fait ses emplettes seuls ou en groupe et nous repartons. Nous roulons jusqu'en début d'après-midi, nous nous perdons un peu, de notre côté, et nous arrêtons dans un petit coin sympa en cours de route car on n'en peut plus il fait trop faim.

Le parc national est une porte vers le passé. On a l'impression d'être transporté dans ce monde antédiluvien où la nature en était encore à ses balbutiements et faisait des essais de vie démesurée avant de trouver l'équilibre que nous connaissons, à une taille beaucoup plus modeste.

La forêt dans laquelle nous pénétrons une fois la taxe payée est dense, et les arbres s'élèvent déjà à une hauteur majestueuse. On se croirait au Canada, c'est magnifique. Nous passons des panneaux prévenant les visiteurs de ne jamais oublier que les animaux croisés dans ce parc sont tous sauvages, et qu'il ne faut donc pas les nourrir ni chercher à s'en approcher, en particulier des ours. Les ours doivent être évités à tout prix si on en voit. Il ne faut pas se déplacer avec de la nourriture sur soi, ni même la laisser visible dans les voitures. D'ailleurs depuis l'emplacement où nous avons pique-niqué, les containers à poubelle sont fermés au moyen d'un loquet caché par une plaque de métal que les ours ne sont pas capables d'ouvrir.

Après quelques dizaines de minutes de aaaah! et de oooohh! en découvrant, au détour d'un virage, de nouveaux arbres énormes, nous nous arrêtons sur un premier site, celui des séquoias géants. Oui, car ceux que nous voyons depuis un moment ne le sont apparemment pas. Dis-donc, qu'est-ce que ça va donner, alors.

Nous parvenons au site et le premier géant nous apparaît. Impressionnant. De couleur orange au niveau du tronc, il s'élève droit et large vers le ciel et ne pointe sa première branche que très, très haut. Photo de groupe. Puis nous nous dispersons et investissons les lieux.

Non loin, un deuxième géant, de 2200 ans. La Sentinelle. Encore plus vertigineux. Massif, droit, planté comme un pilier naturel qui soutiendrai le ciel. Cela force le respect. Tout le monde marche la tête levée, l'appareil photo dans les mains, déambulant comme des fourmis étourdies parmi ces pieds de géants. En touchant les troncs, on se rend compte qu'ils sonnent creux, c'est étrange. Ils sont bel et bien vivants.

Un parcours est proposé, qui contourne une prairie bordée de ces colosses. Un décor de cinéma, encore. À tout moment, dans cette prairie où tout paraît titanesque, il ne me semblerait pas inconcevable de voir surgir un diplodocus se déplacer lentement en étirant son long cou pour brouter les feuilles hautes. Ou un T-Rex se précipiter sur une proie en panique.

Mais ce n'est pas un dinosaure que nous croisons mais une famille d'ours. La mère et ses 3 petits. Yann l'a entendu dire, nous a prévenus, on est aux aguets, sans vraiment penser en voir et soudain ils apparaissent. La mère, pas très grande (un grand chien à quatre pattes), traverse lentement la prairie, tandis que ses petites boules de poils jouent derrière ou grattent le sol, sans jamais rester bien loin. Les visiteurs présents les poursuivent aussi silencieusement que possible, tels des paparazzi, c'est comique à voir (d'autant qu'on en fait partie). Olivier était à la traîne derrière en train de photographier autre chose, il ne les verra donc pas et s'en voudra tout sa vie. Ou du moins pendant les vingt prochaines minutes, jusqu'à ce qu'on en voit d'autres près du Général Sherman. Oui, nous avons aussi rencontré un général, et pas des moindres !

Nous nous déplaçons par la suite dans le parc pour rejoindre la sortie opposée qui nous mènera à Fresno pour ce soir. Ce faisant, nous quittons un embranchement qui nous aurait mené au fameux tronc de séquoia découpé en tunnel pour laisser passer les voitures. Nous ne l'apprendrons que plus tard. Non, nous n'avons qu'une seule idée en tête maintenant, comme l'après-midi est bien avancée : nous voulons voir le Général Sherman. En route.

Une dizaine de minutes plus tard, nous parvenons au parking dédié à la visite du vieux général. Nous ne le voyons pas de suite. Il faut prendre la Sherman Trail, une piste de randonnée qui y mène en lacets, plus bas sur ce versant. Nous devons marcher une autre dizaine de minutes avant en pouvoir enfin l'apercevoir, royal, trônant parmi d'autres séquoias de taille plus qu'honorables. Du coup, les chênes alentours paraissent rachitiques.

Les gens font la queue pour faire une photo devant le Vénérable, vieux de quelque 2300 à 2700 ans. 84m de haut, 11m de diamètre, c'est l'être vivant le plus volumineux sur terre. Le plus vieil arbre étant vieux d'environ 4000 ans ! Il inspire le respect. Mais les ours sont de retour, juste de l'autre côté du chemin et déjà Arnaud arrive au trot, suivi de plusieurs autres paparazzi. Une autre femelle avec un ou deux petits. Très proches en tout cas. Un groupe d'Italiens complètement débiles se penchent à la barrière et font des signes en poussant des cris pour l'attirer, probablement. Evidemment, l'appareil en main, je me rapproche aussi. L'ourse charge soudain et c'est la panique générale. Les gens poussent un cri de surprise, les mères attrapent leurs gamins et reculent d'un bond tout à l'arrière. Puis la bête s'arrête à la barrière, souffle un peu et s'éloigne de nouveau, suivie des petits. Plus tard, elle créera de nouveau une commotion en traversant directement le chemin goudronné.

Nous repartons plus tard, les yeux plein d'arbres colossaux et les poumons remplis de bon air frais. Direction Fresno.

Arrivée vers 20.30/21h. Prise de chambre, puis les valides et affamés partent pour une pizzeria au centre ville. Mais c'est la débandade. En plus de perdre Prisca qui ne se sent pas bien du tout, la pizzeria ferme en fait à 22h15. Il est 21.45 et nous arrivons à une grosse dizaine. Nous trois décidons finalement de manger ailleurs dans un Taco Bell (fastfood mexicain que je vante depuis un moment à Olivier. J'avais adoré lors de mon premier voyage aux US en 96) tandis que les autres commandent et poireautent 107 ans. N'étant pas les seuls dans la voiture nous poireautons finalement. Puis en arrivant au Taco Bell, porte close : fermé à 21h. Plus que le drive d'ouvert. Pas grave. On mangera nos burritos dans la chambre. On dormira mexicain, avec les odeurs.

Et Taco Bell? Dégueulasse.