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La nuit fut douce, et plus longue, en partie grâce aux bouchons d'oreilles. Pas très glamour non plus avec le masque mais la fatigue se fait sentir de plus en plus et nous ne sommes même pas à la moitié du voyage ! Nous n'arrivons pas à nous coucher avant minuit (au plus tôt) où près de 2h (lorsque je raconte ma vie dans ce journal de voyage).

Nous déjeunons à la cuisine de la guesthouse, paquetage de sacs, un serrage de main à notre nouvel ami Brad qui se lève et me rappelle que nous nous reverrons à Tampa, Floride, et nous repartons pour de nouvelles aventures, sans oublier de nous arrêter de l'autre côté de la route pour photographier un tout petit abris qui jadis servait de clinique vétérinaire très rudimentaire. Le lieu est maintenant vide et n'abrite plus que quelques outils, mais dans la deuxième "pièce" séparée par une demi-cloison de planches, tous les enfants (lesquels..?) ont pris l'habitude de venir déposer un animal en plastique sur des étagères de bois. Et donc cette petite partie ressemble à une salle de jeu, peut-être un peu glauque quand même. Sur les trois pans de mur, de basiques planches de coffrage servent d'étagères à une multitude de figurines d'animaux en plastique disposées comme dans une vitrine. Des chiens, des chats, des cochons, des chevaux, des hippopotames, des lions, des serpents, des araignées et autres bestioles à poils ou à plumes, ainsi qu'une invraisemblable collection de dinosaures de toutes tailles se partagent l'espace. L'atmosphère est indéfinissable. Quelques photos puis nous mettons les voiles.

 

 

Nous roulons 5h de rang ce matin. Et c'est moi qui m'y colle. Nous avons 344 km à parcourir pour rejoindre Dalvík. Nous quittons l'excroissance déchiquetée que représente la régions des Westfjords, les Fjords de l'Ouest, et entrons sur la partie principale de l'île. La route 1, celle qui fait le tour du pays, longe les côtes de tous les fjords que nous devons contourner. C'est magnifique, c'est à tomber, c'est à pleurer mais au bout d'un moment c'est également à déprimer : cette bonne vieille route 1, la principale, la première, celle qui relie tout le monde, toutes les régions d'Islande, n'est goudronnée qu'à 70%, et pendant les deux ou trois premières heures de route, nous réalisons que nous sommes en plein dans les 30% restants. Au détour d'un virage, en bas d'une descente, brusquement, l'asphalte s'arrête en ligne droite, tout comme le marquage au sol, et la terre bien tassée prend le relai. Elle est quand même de meilleure tenue qu'il y a quelques jours à Látrarbjarg-du-bout-du-monde où les graviers nous faisaient déraper à chaque virage.

Vers midi, nous nous arrêtons à une station service N1 (c'est le nom) pour faire non seulement le plein et mais aussi se boire un petit quelque chose de chaud parce que voyez-vous, il fait un peu frisquet dans ces contrées. Le supermarché de la station est grand, tellement grand qu'ils ont une cafétéria. C'est pratique, on peut y trouver beaucoup de choses sympathiques, comme des viennoiseries, par exemple. Tiens, justement, voilà des pains aux raisins et à la canelle qui nous ont l'air bien appétissant. Nous nous empiffrons prestement avant de culpabiliser, vu l'équilibre plus qu'improbable de nos repas dernièrement. Tant pis, on se rattrapera au retour. Olivier n'a absolument aucune volonté et je ne vaux pas mieux. Une fois le plein du réservoir et des estomacs fait (pour faire bonne mesure, nous avons acheté des barquettes de fruits frais), nous repartons pour notre dernière heure de route en direction de Dalvík.

 

LES BALEINES

 

Encore une petite ville portuaire charmante au doux fumet de poisson pourri dès qu'on se rapproche un peu trop de l'usine. Par Odin, comment font-ils pour vivre dans une telle puanteur? J'espère pour eux que ce n'est pas continuel. Sinon, vraiment, c'est très mignon. Des enfants encagoulés ou pas jouent dans les jardins, sur leurs trampolines. Les familles ici ont dû procéder à des achats groupés : beaucoup de maisons en ont un grand sur la pelouse. Les rues sont très larges et les maisons en bois clôturées de barrières blanches nous font penser à une petite ville américaine. Les Islandais sont très patriotes et des drapeaux de diverses tailles flottent au vent dans les jardins. La décoration, par contre, est plutôt... lourde. Le moindre espace dans le jardin, sur une fenêtre ou dans un pot est occupé par un canevas, un cœur en tissu molletonné qui pendouille, une étoile, un lutin... C'est particulier. Par contre, dans les jardins, point de nains. Ici, ce sont des maquettes de bateaux de pêche ! Chacun sa culture !

 

 

Nous avons un peu de temps avant le départ de l'excursion pour les baleines donc nous décidons d'aller déposer nos affaires à notre logement de la soirée. Mes coordonnés GPS étant fausses (merci Google), on nous indique la direction de la guesthouse, ou plutôt du "lodge". Le bâtiment appartient en fait au club de ski de la ville (il est au pied de la montagne et ses pistes avec ses remonte-pentes) qui le loue en été pour servir de guesthouse. Le loueur, notre hôte, tient un café-restaurant en ville. C'est d'ailleurs là qu'il demande de s'adresser si personne ne répond au lodge. Pratique. Nous n'avons pas le temps. L'excursion est pour dans moins d'une heure, nous allons retirer nos billets. Et en attendant le départ, nous faisons un tour en ville, histoire de prendre quelques photos, pour changer.

Tiens, c'est ici que le plus grand homme d'Islande a vécu jusqu'en 1984. 2,35m. Pas mal. Un banc à sa démesure et une toise l'honorent sur un espace vert. Je me fais prendre en photo sur le banc. Ça faisait si longtemps que je ne m'étais pas senti si petit...

 

 

17h, de retour chez Arctic Sea Tours. On nous explique que les baleines ont remonté le fjord et sont plus loin que l'embouchure donc nous allons être transportés en bus à un quart d'heure d'ici et prendre le bateau là-bas. En attendant, habillez-vous avec ces jolies combinaisons en gros caoutchouc bleu qui vont vous faire ressembler à des astronautes et montez dans le bus. Bien, chef.

L'excursion est géniale : les baleines à bosse sont au rendez-vous. Je pense que nous avons dû souvent voir les mêmes trois ou quatre, mais cela reste impressionnant à observer pour de vrai. Beaucoup de grâce, de lenteur et de puissance dans leurs ondulations au gré des vagues, lorsqu'elles crachent par leur évent ou qu'elles plongent en douceur en sortant la queue de l'eau. Nous sommes une petite vingtaine, dont quelques Français, tous à la proue du bateau, les appareils photos et/ou camescope dégainés, tous encapuchonnés et excités à l'idée de voir ces énormes bestioles majestueuses.

 


 

Le capitaine nous éclabousse parfois en s'excusant pour les appareils photos (je me maudis de ne pas avoir emporté ma protection étanche) tandis que le guide sympa zieute du haut du pont supérieur et nous indique dans quelle direction regarder ("côté droit, à 3h!"). Nous suivons les bébêtes, qui se laissent admirer régulièrement.

 

      

 

Le spectacle dure une bonne heure. Les doigts sont gelés, trempés, mais les yeux sont brillants d'excitation et d'émerveillement devant ces forces de la nature. On peut les voir évoluer sous l'eau tout près du bateau, à leurs deux grandes nageoires latérales blanches. Ces baleines font en moyenne 5 à 6 mètres de long. Les plus grandes peuvent atteindre 14 mètres. Sachant que le bateau qui nous transporte, lui, en mesure 15, ça laisse pensif...

Cerise sur le gâteau, ou plutôt, morue sur le bateau (ha ha), le guide sympa nous offre pendant le trajet du retour un chocolat chaud et un biscuit, avant de nous proposer de pêcher un petit moment pour rapporter du poisson frais que nous pourrons déguster au barbecue dès notre arrivée !

Une dizaine de cannes à pêche sont distribuées et (presque) tout le monde s'amuse à mouiller son hameçon dans l'eau limpide du fjord. On se croirait dans une fête foraine géante. Les oiseaux (des labres, vous précisera Olivier - moi, je ne connaissais même pas ce mot et ne comprenais par pourquoi il me parlait d'arbres...) les oiseaux, donc, sont de la partie bien sûr, et viennent sans crainte évoluer autour des lignes, attendant de voir ce qui va sortir.

2 misérables poissons suicidaires ont mordu, dont un relâché par notre guide car trop jeune... Au revoir le barbecue, il nous prépare des sashimi (le poisson cru version sushi sans le riz) sous nos yeux et surtout ceux des oiseaux qui volent en planant à moins d'un mètre de lui et de sa planche à découper dans l'espoir d'avoir des restes. Nous goûtons le poisson cru, le poisson frais, si frais qu'il nageait encore 2 minutes auparavant. Je ne dirais pas que c'est un délice, mais c'est quand même très bon, avec un fort goût d'iode, comme les huîtres. Expérience sympa.

 

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Puis c'est le retour en bus et pour ma part dans les bras de Morphée (tellement d'émotions!). Nous rendons nos magnifiques combinaisons d'astronautes et rentrons au bercail. Il doit y avoir quelqu'un, maintenant.

Non, toujours pas. Nous sommes donc obligés de redescendre à ce maudit café/restaurant pour chercher notre logeur, un pur viking aux cheveux longs à frisettes et aux yeux bleus. Nouveau retour au lodge, où nous prenons finalement possession de notre chambre... avant de laisser notre crise économique dans un placard et redescendre pour la centième fois en ville dîner au café/resto : menu unique, une soupe de poisson maison à tomber par terre, une nouvelle fois. Servie avec une salade et des tranchées de pain aux herbes et à la bière locale, c'est là aussi un pur délice. Dans un endroit à l'ambiance et la déco sympa de surcroît.

Notre logeur discute un peu avec nous, nous parle de ces 3 héros locaux que l'on voit représentés partout, les 3 frères idiots qui ne font que des bêtises et dont les exploits se racontent en comptines ou en légendes dans tous le pays, nous montre des photos de la nuit hivernale qui dure de longs mois, du chalutier sur lequel il va aider les pêcheurs de temps en temps et même une vidéo prise pendant une pêche. Terrifiants murs d'eau tout autour, prise apparemment miraculeuse d'une dizaine de tonnes de cabillauds... C'est un autre monde.

 

Bon. Je suis bien embêté, lecteur. J'ai menti. En fait pour rétablir la vérité historique, il nous a montré les photos et vidéos plus tôt, en nous amenant à la chambre. Mais je n'avais pas envie de faire des copier-coller sur mon texte déjà bien long. Là, il n'a pas le temps de nous montrer quoi que ce soit, il vient d'ailleurs de nous apporter un troisième service de pain avant de repartir aussi furtivement qu'une sardine qui sent le chalutier arriver.

Puis nous remontons et nous lançons finalement dans les comptes, histoire de voir si notre crise économique des 93€ va nous enterrer ou pas. Nous avons prévu 20€ par personne et par repas. Et à cinq jours de notre arrivée, nous avons la surprise de découvrir que nous sommes dans les clous : en moyenne, 18€ par repas. Ouf. Demain, c'est resto, pour fêter ça!

 

 

 

 

 

 

 

 Notre Avis sur 5 

 ... qui n'engage que nous!

 

Excursion Baleines à Dalvík (Arctic Sea Tours)🤩🤩🤩🤩🤩

✅  Mémorable et respectueux. Observation de baleines à bosse, pêche, dégustation des poissons pêchés extra frais en mode sashimi. Boisson chaude au retour. Activité inoubliable.

❌  Attention au mal de mer. 

 

 

 

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Pourquoi "Ways and Days"?

Ways, c'est "chemins" en anglais. Et days, jours, bien sûr.

A travers ce blog, je partage ma double passion : la photographie et les voyages. Rien de bien extraordinaire, évidemment, mais ce ne sont pas de simples voyages "géographiques" qui me font parcourir des chemins aux quatre coins du monde, même si l'attrait est évident. Je fais également de la photo d'UrbEx, c'est à dire d'exploration urbaine, qui m'entraîne à découvrir des lieux abandonnés : capter le souvenir de cette vie passée, de cette agitation qui n'est plus, capturer les traces du temps, de ces jours, de ces années, envolés, le délabrement progressif des murs, des meubles, des objets oubliés, ces atmosphères pétrifiées, imaginer des vies souvent d'une autre époque, penser à ces âmes qui ont un jour parcouru ces lieux constitue pour moi autant de voyages temporels.

Chère lectrice, cher lecteur, tu trouveras une partie photos avec des galeries d'images, et aussi, si tu es plus intéressé(e), une partie carnets de voyage, ou tu pourras lire le récit au jour le jour de nos péripéties à l'étranger. Une dernière partie sera consacrée à l'UrbEx.

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