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Réveillés vers 7h, avant le réveil, nous déjeunons rapidement, nous nous préparons et quittons la guesthouse avec ses nains de jardin sur la terrasse vers 8.30. Nous n'allons pas loin : dans le chemin qui descend jusqu'à la route, il y a une maison abandonnée. C'est un voyage UrbEx en fait, et on ne le savait pas ! Nous l'avons vue hier soir en arrivant et au retour du resto nous sommes allés faire un repérage pour savoir si elle était accessible. Aucun problème : la porte est simplement fermée avec la poignée et crochetée à l'aide de deux fils de fer.

Nous y passons presque 1h30. L'extérieur est sinistre, avec ses trois toits en pointe et son entrée en vestibule. L'intérieur est un capharnaüm de bibelots et objets en tout genre : un landau, un vélo d'enfant, une vieille gazinière, des valises, des cahiers d'écolier... Photos sympas, mais site un peu décevant en fait. (reportage ici dans la section UrbEx)

 

 

Nous ne traînons pas car nous avons trois heures de route devant nous, pour rejoindre notre première étape de la journée : Höfn (prononcer "Heupn" d'après le Routard). Mais pour l'heure, c'est trace ta route. "Comme d'habitude" - et je devrais me mettre des gifles pour avoir utilisé cette expression - les paysages sublimes se succèdent et nous tirent régulièrement des exclamations d'émerveillement. On ne peut pas s'y habituer, ce n'est pas possible. Ces idiots de moutons sont partout présents et nous manquons en percuter un qui nous voit arriver tranquillement, en plein milieu de la route, et nous toise de son regard bêtement fier en mâchonnant sa bouchée d'herbes. A qui appartiennent-ils ? Tous les champs semblent clôturés et pourtant nous en voyons souvent sur la route.

Nous contournons un massif montagneux pour accéder au rivage du sud. Nous quittons le nord et laissons l'est de côté. Beaucoup de belles choses à voir là-bas également, mais pas assez de temps, il nous a fallu faire des choix.

Les pics majestueux sont tantôt cachés dans des nuages cottonneux qui les ceignent complètement, tantôt éclairés par le soleil, qui magnifie encore plus les couleurs, si c'est possible.

 

 

Ça y est, nous somme de l'autre côté. La route 1 longe maintenant le rivage. Nous avons l'océan à notre gauche, et les montagnes à droite. Les moutons, eux, naviguent bêtement entre les deux, regardant passer au loin le petit 4x4 Suzuki gris à fond les ballons sur la grande ligne droite.

Tiens, justement, il s'arrête sur le bord de la route, très incliné sur un côté. Deux humains en sortent et se dirigent vers eux, les moutons, qui se prélassent au soleil sur une butte dans un champs. Ils ont des boîtes noires dans leurs mains et se postent droit devant eux. Le mouton du milieu se redresse et les regarde sans chercher à comprendre ce qu'ils font. Il rumine, ce qui mobilise déjà une grosse part de son intelligence. Les deux humains gesticulent un peu, courent de droite à gauche, s'immobilisent puis finalement repartent et le Suzuki s'envole de nouveau sur le bitume en faisant sauter des cailloux à l'arrière, avant de s'arrêter de nouveau un peu plus loin pour que les humains en ressortent et se livrent à la même danse étrange.

 

 

Nous croisons des bassins d'élevage piscicole, de truites certainement, comme ceux utilisés pour les saumons : de larges parcs circulaires flottants. Ceux-ci sont en transit, tirés à la queue leu leu par un petit chalutier.

Nous empruntons un certain de nombre de ponts islandais : pour traverser un fjord, les Islandais construisent une route sur digue en ne laissant qu'un espace minimum pour y installer un pont. Par contre pour les petits cours d'eau, les plus nombreux, le pont n'est qu'à une voie et il n'y a aucune indication de priorité. c'est au premier engagé d'y aller. Entre ça et les tunnels également à une voie ou à intersection... Il eut été bon de nous pencher sur le code de la route islandais.

Je m'amuse comme un fou avec le 4x4 dès que nous ne sommes plus sur une chaussée goudronnée. Souvent, je coupe à travers champs (de pierres) pour rejoindre deux portions de route en montagne afin d'éviter un lacet trop long. Et je reste en deux roues motrices sur le gravier parce que sinon, on ne peut pas faire de dérapage et c'est moins marrant.

Bon j'invente, mais pas complètement. Évidemment, je n'évite pas les lacets en montagne... Mais souvent les talus ou zones herbeuses m'amusent, au grand désespoir de Pentax qui est invariablement en train de prendre une photo par la fenêtre. Et ça se termine souvent par un coup d'objectif dans la vitre ou de viseur dans le nez. On se divertit comme on peut quand on a beaucoup de route à faire. La radio fonctionne mais le balayage automatique de stations FM reste constamment muet. A croire qu'il faut habiter à Reykjavik pour écouter la radio.

 

LES OISEAUX

 

A Höfn, jolie petite ville, nous nous arrêtons une demi-heure. Les sternes arctiques sont très nombreuses en bordure de rivage, et très agressives pendant la période de nidification. Tiens, justement, on est en plein dedans. Et j'ai envie d'un peu d'action.

J'enfile ma GoPro en position frontale et décide d'aller titiller les bestioles qui volent effectivement en nombre au-dessus d'une zone herbeuse de quelques centaines de mètres carrés. A peine suis-je entré dans leur périmètre que je me fais repérer puis agresser "vocalement" par ces oiseaux blancs et noirs à queue d'hirondelle. Elles me hurlent littéralement dessus et effectuent des vols planés très prêts de moi. Même des vols piqués. On se croirait vraiment dans Les Oiseaux d'Hitchcock. C'est impressionnant. Une en particulier semble chargée de me repousser à tout prix et je la vois venir de loin en flèche sur moi pour changer de cap lorsqu'elle arrive à un mètre ou deux de ma tête. Je fais le malin quelques minutes, prends le temps d'enregistrer quelques images puis les laisse tranquille. C'est tout de même inquiétant. Je n'imagine même pas ce qui pourrait m'arriver si elles décidaient toutes de m'attaquer d'un coup. Je crois que je n'atteindrais même pas la route. Le savent-elles seulement..?

 

Höfn

Remplacement de clôture original !

 

 

LA LAGUNE

 

Étape suivante : Jökulsárlón. Ah oui, j'oubliais : la route 1 nous emmène tranquillement d'est en ouest le long de la côte sud. Nous sommes maintenant coincés entre l'océan et la plus grande calotte glaciaire du monde (en dehors des Pôles) : le Vatnajökull, dont les glaciers semblent vouloir couler par toutes les vallées alentours. Cette masse gelée recouvre des volcans actifs et des pics montagneux. C'est la rencontre du feu et de la glace.

Non, l'Eyjafjallajökull qui a bloqué le traffic aérien il y a quelques années en entrant en éruption ne fait pas partie de cet ensemble glaciaire. Il est plus à l'ouest. Mais quand même. Dès Höfn en fait, nous pouvons voir la chaîne de montagnes percée de coulées glaciaires en plusieurs points. On dirait un gigantesque cornet qu'on aurait renversé et dont la crème glacée se répandrait en fondant. Mais dans des dimensions titanesques.

 

 

Le paysage islandais est tellement fou qu'à un moment, nous avons du mal à croire ce que nous voyons : en tournant la tête à gauche, nous avons une étendue de sable et de terre ocre menant droit à l'océan d'un bleu profond, et à droite, un raz-de-marée de glace, immobile et gigantesque. Nous sommes des microbes.

Donc, Jökulsárlón. Décrite comme l'une des merveilles incontournables d'Islande. Une lagune qui ne date que des années 30 dans laquelle dérivent des icebergs qui se détachent du plus proche glacier pour dériver dans l'océan par une courte rivière. La lagune mesure 250 m de profondeur et s'est créée à mesure que le glacier fondait (et elle continue à s'agrandir : le glacier fond de 200 à 300 mètres par an !).

La vision de ces montagnes de glace sur ce plan d'eau est irréelle. Certains icebergs mettent cinq ans à atteindre l'océan, qui n'est qu'à une ou deux centaines de mètres de l'embouchure. Ils sont blancs, teintés de bleu vers la surface ou zébrés de noir (couches de cendres d'anciennes éruptions).

Nous ne nous attendons pas à voir cette scène au moment où nous y arrivons. On en a véritablement le souffle coupé. En bordure de route, au détour d'un virage, ils sont là, brillants sous le soleil, immobiles, silencieux, spectaculaires. Des touristes effectuent des sorties en bus amphibies autour des mastodontes, mais nos deux guides nous certifient que cette attraction n'est pas incontournable : le point de vue est aussi fantastique à bord que sur les berges.

 

 

 

Nous restons un bon moment sur place, alors que le ciel s'est dégagé et le soleil presque couchant éclaire d'une lumière chaude cette scène inoubliable (en photo, les meilleures lumières sont celles du levant et du couchant). Nous sommes servis. Puis Olive part de l'autre côté de la route faire d'autres clichés de petits icebergs qui ont rejoint l'océan ou se sont échoués sur la plage noire. Moi, je vais faire mon shopping de touriste.

 


 

Nous nous retrouvons vers 20h et là, il faut vraiment repartir. Nous sommes logés dans un camping ce soir, mais avec un toit. J'ai prévenu que nous arriverions après 18h mais je ne sais pas jusqu'à quelle heure il y aura quelqu'un à la réception ou si la personne sera aussi sympa qu'à Myvatn pour nous laisser la clé de la chambre avec un petit mot.

En fait, nous y sommes en une demi-heure. Et en fait aussi, le camping n'est pas simplement un terrain avec des tentes plantées dessus ou des mobil-homes. Ici, ils ont aussi de vraies maisons. Nous sommes logés dans la maison au toit bleu, là-bas, nous dit la demoiselle. Chambre 6, tout le reste est commun.

Et qui retrouvons-nous dans la maison au toit bleu..? Des Français. Ils sont partout.

Nous les laissons finir leur dîner au salon car il n'y a plus de place à la table. Dès que nous entendons le bruit de la vaisselle, nous descendons avec notre nourriture. Et ce soir, c'est pas maquereau à la tomate et autre nouilles chinoises cartonneuses : nous avons fait des courses réfléchies. Comme nous avons une cuisine commune dans chaque logement, nous allons enfin goûter les côtes d'agneau islandais, que nous accompagnerons avec un gratin de pommes de terre façon dauphinoise.

Un de meilleurs repas, vraiment. Bon, la cuisson des côtes d'agneau sans hotte aspirante dans la cuisine à probablement donné des envies de meurtre aux autre locataires, au regard de la fumée et des odeurs, mais bon, on ne se reverra pas, hein ?

 

 

 

 

 

 

 Notre Avis sur 5 

 ... qui n'engage que nous!

 

Höfn : 🤩🤩🤩

✅  Mignonne petite ville portuaire, agréable pour une halte.

 

Jökulsárlón : 🤩🤩🤩🤩🤩

✅  Incroyable lagune, très photogénique, en hiver comme en été. Ne pas oublier de passer de l'autre côté de la route pour flanner sur l'incroyable plage aux diamants où les icebergs rejoignent la mer et s'échouent en gros morceaux sur la plage de sable volcanique noir. Attendre un rayon de soleil et c'est un autre monde!

 

 

 

 

 

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Pourquoi "Ways and Days"?

Ways, c'est "chemins" en anglais. Et days, jours, bien sûr.

A travers ce blog, je partage ma double passion : la photographie et les voyages. Rien de bien extraordinaire, évidemment, mais ce ne sont pas de simples voyages "géographiques" qui me font parcourir des chemins aux quatre coins du monde, même si l'attrait est évident. Je fais également de la photo d'UrbEx, c'est à dire d'exploration urbaine, qui m'entraîne à découvrir des lieux abandonnés : capter le souvenir de cette vie passée, de cette agitation qui n'est plus, capturer les traces du temps, de ces jours, de ces années, envolés, le délabrement progressif des murs, des meubles, des objets oubliés, ces atmosphères pétrifiées, imaginer des vies souvent d'une autre époque, penser à ces âmes qui ont un jour parcouru ces lieux constitue pour moi autant de voyages temporels.

Chère lectrice, cher lecteur, tu trouveras une partie photos avec des galeries d'images, et aussi, si tu es plus intéressé(e), une partie carnets de voyage, ou tu pourras lire le récit au jour le jour de nos péripéties à l'étranger. Une dernière partie sera consacrée à l'UrbEx.

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