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Ça sent dangereusement la fin depuis quelques jours. Nous entamons depuis hier notre lente remontée vers la France, à travers le Portugal rural. Au fur et à mesure qu'on se rapproche de la frontière espagnole, les terres deviennent plus rouges, plus arides et broussailleuses. Adieu les belles étendues vertes et vallonnées qui nous avaient surpris à notre arrivée dans la vallée du Douro. Ici, c'est poussière et chaleur, partout, à tout moment.

Dans chacun des villages que nous traversons, nous sommes écrasés par le soleil implacable qui semble tout figer. Les maisons sont closes, les volets fermés, les gens sont invisibles ou apathiques et immobiles dans un coin d'ombre, les bêtes se terrent tandis que des sorcières de poussière rouge tournoient au loin.

Nous prenons notre petit déjeuner dans un bar du coin tenu par un couple âgé. La maison vante ses pequenos almoços sur la devanture, donc nous nous disons que nous allons avoir un repas ressemblant peu ou proue à ce que nous avons dans les hôtels.

Pas même en rêve. Nous n'avons pas trop le choix : c'est sandwich jambon-fromage, avec ou sans beurre quand même. Je commande un thé donc la dame prépare automatiquement la même chose à Olive qui n'a pas le temps de rien demander d'autre. J'ai besoin d'une fantaisie : je commande un jus d'orange. On m'apporte une canette de soda à l'orange. Bref, un établissement à oublier.

 

 

LA MINE DE SAÕ DOMINGOS

 

Nous n'avons malheureusement pas le temps de visiter Mértola car il nous reste une ultime exploration à faire : celle d'une mine désaffectée depuis une soixantaine d'années, à une quinzaine de kilomètres d'ici, avant de poursuivre notre itinéraire vers le nord. Les journées ne sont pas assez longues...
Tiens, c'est étrange : le ventilateur du moteur se met déjà en marche alors que nous venons de partir. Il fait chaud, mais faut pas pousser. Je sens les ennuis arriver. A tous les coups, c'est le niveau de liquide de refroidissement qui est trop bas et n'arrive pas à être refroidi. On arrête la voiture à mi-chemin et effectivement, le niveau de liquide est en-dessous du minimum. Ces idiots n'ont pas vérifié la voiture avant de nous la louer : nous sommes tombés en panne de lave-glace dès notre arrivée dans le pays. La liste va être longue au retour. Ils n'ont pas intérêt à nous reprocher l'éclat de peinture sur le pare-choc !

Nous refaisons le niveau avec de l'eau faute d'autre-chose puis nous poursuivons notre route vers Saõ Domingos. Le village est quasi-mort, mis à part une brochette de 6 papis à canne assis sur deux bancs devant le bureau de poste et qui regardent les mouches voler. Olivier regrette de ne pas avoir pris la photo. Une petite épicerie est un peu animée mais sinon, rien. Que la lumière éclatante (les bâtiments sont blancs) et la chaleur. Nous suivons les panneaux et nous retrouvons sur une petite route en pente qui se termine abruptement par trois gros rochers posés sur toute sa largeur. Apparemment, on ne veut pas que nous passions. Ce sera notre place de parking.

Un large panneau présente l'entrée de la piste menant à tous les points d'intérêt de la mine. Tout commence ici, donc. On dégaine le matériel et on part. A droite, les restes d'une usine électrique et des squelettes d'ateliers, en ligne. A gauche, un puits à ciel ouvert, où se trouve désormais un lac d'eau noirâtre. En se rapprochant davantage, on découvre que ce lac est rouge sang. Les bords sont plus clairs, c'est assez glauque. La mine traitait le cuivre et le soufre, entre autre. Pas étonnant. Une pancarte nous prévient que les eaux sont contaminées. Au cas où on aurait l'idée d'y faire un tour en canoé, peut-être..? Et que font-ils de ces eaux ? Rien ne semble avoir été entrepris pour traiter cette pollution. Le spectacle est surprenant (la visite complète est dans la section urbex de ce site, ici).

 

 Portugal16 0741

 

Nous errons ensuite pour trouver cette maudite piste qui s'étend sur toute la zone minière. Au bout d'une dizaine de minutes, nous la trouvons et l'empruntons en voiture. Trop chaud et pas assez de temps pour la faire à pied.

 

 

 

Nous découvrons de vieux bâtiments, dont deux sortes de réservoirs cubiques soutenus par des piliers centraux qui nous font instinctivement penser aux quadripodes impériaux de la Guerre des Etoiles, ces grosses machines géantes qui se déplacent à quatre pattes et tirent des lasers depuis les côtés de leurs têtes. Le décor est à la fois futuriste et apocalyptique. Tout ici est un dégradé de rouge poussiéreux, d'ocre et de jaune soufre. Les ruisselets sont couleur sang, le fond et les abords sont boursouflés de dépôts sulfureux qui ont l'aspect de grosses tumeurs. La température est infernale. Une vision de fin du monde. Comment ces eucalyptus et ces broussailles font-il pour pousser ici et y survivre ?

 

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Nous quittons le site vers 13h, les cartes mémoire chargées de clichés. Nous décidons que nous nous arrêterons manger dans un restaurant sur la route. Erreur. Les deux patelins que nous traversons sont absolument déserts et fantômatiques. Nous trouverons finalement notre bonheur à Vila Verde de Ficalho où l'on nous indique un "bon" restaurant. Soit.

Effectivement, aucune déception : il y a même de la bacalhau com natas, de la morue à la crème, que nous n'arrivions plus à trouver depuis Sintra et qui était si bonne ! Et celle-ci est encore meilleure ! Le déjeuner est presque parfait : le cheesecake en dessert est de trop. Olivier a craqué, je l'ai suivi et c'est très moyen mais qu'importe. La morue était fantastique.

 

 

MONSARAZ

 

Dernière visite de la journée dans le petit village de Reguengos de Monsaraz, ou Monsaraz pour les intimes. Un village fortifié. Ils sont si beaux ! La proximité de la frontière espagnole et les inimitiés historiques entre les deux royaumes ont laissé de belles traces.
Les habitations à l'intérieur des remparts sont toutes blanchies à la chaux. Les rues sont pavées de blocs de schiste, dirait-on. Absolument partout. C'est magnifique. Mais la chaleur est tellement accablante que le plaisir en est gâché, du moins pour moi. Nous finissons par nous désaltérer à la terrasse d'un café. La meilleure bière de ma vie. Puis nous passons par une boutique de vin installée dans une ancienne classe laissée presque en l'état, achetons quelques bouteilles et prenons quelques photos après avoir discuté avec la gentille commerçante puis nous reprenons la route.

 

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18h, départ pour notre ville d'arrivée que nous visiterons demain : Évora. Et là, la meilleure surprise de la journée : La Quinta dos Bastos où nous avons une chambre réservée nous accueille avec une suite et une piscine ! Que demander de plus ?

 

 

 

 

 

 

   

 

 Notre Avis sur 5 

 ... qui n'engage que nous!

 

La mine de Saõ Domingos🤩🤩🤩🤩

✅  Découverte insolite, visite urbex (exploration urbaine), à voir dans la section urbex de ce site.

 

Monsaraz🤩🤩🤩🤩

✅  Magnifique petit village typique, très photogénique. Agréable déambulation.

 

 

 

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Pourquoi "Ways and Days"?

Ways, c'est "chemins" en anglais. Et days, jours, bien sûr.

A travers ce blog, je partage ma double passion : la photographie et les voyages. Rien de bien extraordinaire, évidemment, mais ce ne sont pas de simples voyages "géographiques" qui me font parcourir des chemins aux quatre coins du monde, même si l'attrait est évident. Je fais également de la photo d'UrbEx, c'est à dire d'exploration urbaine, qui m'entraîne à découvrir des lieux abandonnés : capter le souvenir de cette vie passée, de cette agitation qui n'est plus, capturer les traces du temps, de ces jours, de ces années, envolés, le délabrement progressif des murs, des meubles, des objets oubliés, ces atmosphères pétrifiées, imaginer des vies souvent d'une autre époque, penser à ces âmes qui ont un jour parcouru ces lieux constitue pour moi autant de voyages temporels.

Chère lectrice, cher lecteur, tu trouveras une partie photos avec des galeries d'images, et aussi, si tu es plus intéressé(e), une partie carnets de voyage, ou tu pourras lire le récit au jour le jour de nos péripéties à l'étranger. Une dernière partie sera consacrée à l'UrbEx.

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