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Ce matin, levés à 6.45 pour être prêts à partir une heure après en direction de Stykkishólmur, sur la côte nord de la péninsule. Le ferry qui doit nous transporter dans les Fjords de l'Ouest part à 9h. Le ciel est bas. Plus bas, il nous tomberait sur la tête. De gros nuages noirs roulent et s'enroulent autour des montagnes, un vent du diable souffle et dessine des vagues dans les herbes. C'est à se demander comment les gens en sont venus à coloniser cette île du bout du monde.

Comment font-ils pour y vivre? C'est beau, certes, mais lorsque le temps n'est pas de la partie, c'est juste un gigantesque tombeau. Sombre, écrasant, désolé, triste. Que font les Islandais dans leurs hameaux pour se divertir? La télé? La lecture? Le tricot? La bière? Non. Ils doivent jouer au golf, à en croire le nombre de terrains que nous avons vus depuis notre arrivée. Il y en a partout et surtout dans les endroits les plus improbables.

 

LA TRAVERSÉE

 

Stykkishólmur est un adorable petit village portuaire. Les maisons multicolores sont posées en bord de mer sur des tertres et des collines. Les rues sont larges, propres et vides en ce début de semaine. Une petit village de pêcheur typique. Une vraie carte postale. La petite église en bois est peinte en gris clair, le pub d'à côté, lui, est rouge, comme l'hôtel juste en face. Au coin de la rue, une maison jaune est mitoyenne d'une autre rouge. Photos.

 

 

Le Baldur nous attend, la poupe relevée pour laisser entrer les véhicules. Après avoir acheté les tickets, nous faisons quelques photos des alentours en vitesse. Les falaises au bord de la digue sont superbes, la côte noire et déchirée incroyablement photogénique, même par mauvais temps, puis nous embarquons pour une traversée de 3h environ. Il fait froid, toujours très froid à cause du vent. Nous restons un moment sur le pont avant de descendre dans le ventre du ferry pour se réchauffer autour d'un chocolat chaud et un épisode des Walking Dead. Olivier en profite pour enfiler discrètement un sous-pantalon, sous la table. Le froid ne passera plus par là !

 

      

 

Nous nous arrêterons à Flatey, une île à peu près à mi-chemin avant d'arriver de l'autre côté du Breiðafjörður (le "large fjord"). Cet après-midi, exploration de la péninsule de Látrabjarg, dans le nord-ouest de l'Islande, véritable dentelle de terre. Nous sommes au bout du monde, proche du cercle arctique. Nous pénétrons sur le territoire des macareux et des baleines...

 

LÁTRABJARG

 

23h03. Nous sortons d'un petit restaurant sympa ou le hamburger et le fish & chips ne sont pas trop hors de prix, à Bíldudalur. Oui, le nom de ce petit village est ridicule, mais il est vraiment magnifique. Un village islandais typique. Mais parbleu qu'est-ce donc qu'un "village islandais typique" ? me demanderas-tu, lecteur. Et tu auras raison. Un village islandais typique, c'est des maisons colorées, des clôtures blanches en piquets de bois autour des pelouses, une anarchie apparente dans la distribution des parcelles, un petit port avec ses bateaux de pêcheurs, son musée, son café, sa pompe à essence, son resto-épicerie-bar non loin et son usine de poisson qui crache des bouffées de fumée blanche dans une odeur pestilentielle. Ah oui, et il doit être situé au fond d'un fjord encaissé entre deux murailles de roche brune qui montent jusqu'aux nuages et ne laissent passer les rayons du soleil qu'à certains moments de la journée, et de l'année. Et évidemment, on doit pouvoir y accéder par une route non goudronnée qui serpente depuis le haut de la falaise. Voilà. Une carte postale.

Bon ce soir, nous sommes dans l'auberge de jeunesse du patelin, et une meute de jeunes wesh français d'une vingtaine d'années ont investi les lieux. Dommage. Mais sinon, c'est super !

Cet après-midi fut également grandiose à maints égards. Exploration éreintante de cette nouvelle péninsule après notre débarquement du ferry. Nous nous arrêtons devant l'épave d'un baleinier norvégien de 1912, le Garðar BA64, échoué au fond de ce fjord en 1981 et qui fait encore l'objet d'attention du gouvernement local pour le conserver en à peu près bon état extérieur. Il est même mentionné dans les guides touristiques. Tiens, une brèche à tribord. Tels deux ombres, nous nous y infiltrons, bientôt suivis par un autre touriste curieux. L'intérieur est un rêve d'urbexeur. Tout est resté en l'état, la cuisine, les quartiers techniques, le poste de pilotage et même la chambre du capitaine. Bon évidemment, point de bibelots, mais des photos de ma-la-des pour qui aime ce genre de décor. Nous y passons une très grosse heure, au mépris total de notre emploi du temps bien chargé (pour la visite du Garðar BA64, c'est ici, dans la section Urbex de ce site.)

 

 

Puis vers 14.30, après une rapide collation-dans-la-voiture, nous prenons une première mauvaise route qui nous emmène néanmoins sur une plage incroyablement belle et vide que nous voulions voir de toute façon. 10 km de route non goudronnée, à rouler à 40 à l'heure maximum, ça vous forge le caractère. Alors lorsqu'elle s'arrête d'un coup au détour d'une ferme, nous nous sentons un peu floués. Interdits. On a les boules, quoi.

 

 

On fait demi-tour. Re-10km. À l'embranchement où trône "notre" bateau, nous prenons direction Látrarbjarg, la fameuse falaise aux oiseaux (dont les macareux). Le point le plus occidental d'Europe, si l'on oublie les Açores. Le bout du monde. Et on va en avoir un avant-goût.

40km. Oumpf. Vu les 20 qu'on vient d'encaisser en silence, nous calculons avec horreur et abattement que nous verrons des macareux au prix de 2h de route non goudronnée, à suivre un serpent de route de terre qui longe la côte nord du fjord. Il est 16.45. Soit. Nous serons à Bíldudalur vers 20h.

 

 

 

 

Les deux heures et demi suivantes (une aller, une retour) sont extrêmes. Dans la beauté des paysages comme dans la violence des rafales de vent sur la falaise, la hauteur de ladite falaise ou l'émerveillement de voir à un mètre ou deux des macareux faisant leur vie, tellement habitués à ces humains qui les observent boudinés dans leurs peaux de plastique. Nous voyons défiler des murailles escarpées, des plages de sable jaune où le vert des herbes sauvages se mêle au bleu limpide de l'eau du fjord. On croirait que tout a été peint, ou photoshoppé, tellement les couleurs sont vives, irréelles. C'est magique. Les quelques villages traversés sont eux aussi typiques. Posés près d'une plage ou dans une plaine le long d'une côte déchirée de blocs de lave noire. Alors lorsqu'un rayon de soleil vient illuminer uniquement cet encaissement, ce hameau avec son église blanche ou noire, il est impossible de ne pas s'arrêter pour regarder et bien sûr photographier.

 

 

Nous prenons encore une fois notre dose de rafales de vent qui nous font tous nous courber pour grimper à la falaise. Tous les oiseaux nichent, volent, piaillent et nous voyons notre premier macareux, à à peine un mètre du bord, debout sur une corniche de quelques centimètres de roche surplombant un océan bleu-vert 400 mètres plus bas. Les macareux sont les stars : nous ne sommes pas très nombreux sur la falaise, mais quasiment tous autour de l'animal qui refait calmement son plumage et nous regarde nous coucher dans l'herbe pour mieux le photographier (rester debout serait bien trop dangereux : aucun garde-fou).

Mais il fait vraiment trop froid. Au bout de vingt minutes et de superbes clichés (enfin je l'espère), je retourne à la voiture, des blocs de pierre à la place des mains. Olivier me rejoint bientôt.

Au retour, un dernier arrêt devant le hangar d'un casseur ou ferrailleur dont le terrain est occupé par un vieil avion de la marine américaine. Les Américains avaient insisté pour établir une base militaire pendant la seconde guerre mondiale. Une relique certainement. Notre bonheur en tout cas. Les réacteurs ont été séparés de la carlingue et posés devant, mais le corps de l'appareil est entier et nous faisons même des photos dans le poste de pilotage. Je me suis assis à la place jadis occupée par un pilote américain en pleine guerre. Cet avion a peut-être descendu des avions ennemis, les hommes à bord ont joué leur vie, tout était pour de vrai, pas un film, pas un décor de cinéma. Et tout le reste : les boutons de commande, les leviers de manœuvre, les cadrans, les schémas des circuits électriques... C'est émouvant. (voir la série prochainement en urbex également.)

 

 

Nous arrivons finalement à 21.30 à Bíldudalur. Il est maintenant 23.48, Pentax vient de sortir de la douche, c'est à mon tour. Plutôt ce soir que demain matin, avec les Français, ça risque d'être la cohue. Il est 23.48 et il ne fait pas nuit. La nuit ne tombera pas de nos 15 jours islandais. Qui n'en feront finalement qu'un long. Un voyage d'une longue journée au cours de laquelle le soleil passera quinze fois dans le ciel.

 

 

 

 

 

 

 

 

 Notre Avis sur 5 

 ... qui n'engage que nous!

 

Péninsule de Látrabjarg : 🤩🤩🤩🤩🤩

✅  Sauvage, pour les amoureux de la nature, avec des macareux en prime!

 

 

 

  

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Pourquoi "Ways and Days"?

Ways, c'est "chemins" en anglais. Et days, jours, bien sûr.

A travers ce blog, je partage ma double passion : la photographie et les voyages. Rien de bien extraordinaire, évidemment, mais ce ne sont pas de simples voyages "géographiques" qui me font parcourir des chemins aux quatre coins du monde, même si l'attrait est évident. Je fais également de la photo d'UrbEx, c'est à dire d'exploration urbaine, qui m'entraîne à découvrir des lieux abandonnés : capter le souvenir de cette vie passée, de cette agitation qui n'est plus, capturer les traces du temps, de ces jours, de ces années, envolés, le délabrement progressif des murs, des meubles, des objets oubliés, ces atmosphères pétrifiées, imaginer des vies souvent d'une autre époque, penser à ces âmes qui ont un jour parcouru ces lieux constitue pour moi autant de voyages temporels.

Chère lectrice, cher lecteur, tu trouveras une partie photos avec des galeries d'images, et aussi, si tu es plus intéressé(e), une partie carnets de voyage, ou tu pourras lire le récit au jour le jour de nos péripéties à l'étranger. Une dernière partie sera consacrée à l'UrbEx.

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